Une nouvelle action de bienfaisance, nommée « Bail Bloc », semble avoir trouvé l’une des meilleures utilisations possibles pour les crypto-monnaies : libérer sous caution des prisonniers qui n’en n’ont pas les moyens.
Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels et services qui permettent de mettre à profit la puissance de calcul de son ordinateur afin de miner des monnaies numériques. Mais une un projet commun des sites The New Inquiry & Bronx Freedom Fund, Bail Bloc, permet désormais d’associer cette possibilité à une cause plus noble.
Une caution – qui est une somme déterminée par la cour et qui permet d” »acheter » sa liberté avant son procès – est censée réduire les risques de remise en liberté de dangereux criminels.
Mais, selon The New York Times, « ceci peut, en pratique, avoir des effets pervers sur les accusés peu fortunés, en particulier ceux qui sont placés en détention pour de petits délits. »
Bail Bloc explique que, du fait de ce système, ce sont les personnes à faible revenu qui doivent rester en prison dans l’attente de leur procès. Ceci peut d’ailleurs, selon une avocate interrogée par The New York Times, accroître les risques que des innocents finissent par plaider coupable.
Il est désormais possible de se rendre sur le site Bail Bloc afin de télécharger un logiciel permettant d’utilisant la puissance de calcul de son ordinateur pour miner du Monero, une crypto-monnaie anonyme. Tous les Moneros ainsi générés seront utilisés pour libérer sous caution des prisonniers qui ne pourraient pas se le permettre financièrement.
Le projet va d’abord concerner uniquement les prisons new-yorkaises, mais dès 2018 « les fonds seront répartis dans plusieurs dizaines de villes d’ici aux 5 prochaines années, » d’après ce que l’on peut lire sur le site de Bail Bloc.
« Nous sommes une plateforme de publication, créée par et pour les communautés qui ont été, historiquement, la cible de l’État – autrement dit notre accès au capital est limité, comme c’est le cas de la plupart des millennials, » explique au site MotherBoard Maya Binyam, rédactrice au sein de The New Inquiry et organisatrice de l’initiative Bail Bloc.
« Néanmoins, ce à quoi nous avons accès, c’est à de la puissance de calcul informatique. Et c’est pour cela que, d’un point de vue pratique, il est logique de s’en servir afin de lever des fonds. »
Monero constituait un choix logique, d’après Mme Binyam, parcequ’elle peut être minée avec de simples cartes graphiques « grand public ». À l’inverse, le Bitcoin nécessite de puissants calculateurs spécialisés.
Le programme Bail Bloc s’appuie sur une pool de minage Monero exsistente, mais l’organisation pourrait bientôt créer la sienne.
Bail Bloc estime que, si 5000 personnes exécutent le logiciel pendant un an, l’entité pourrait parvenir à récolter plus de 140 000 dollars, ce qui permettra de sortir de prison près de 2000 individus.
Le logiciel utilise, par défaut, 10% de la puissance de calcul du CPU. Les utilisateurs peuvent se montrer plus généreux, en offrant 25, voire 50% de celle-ci.
D’après le site de Bail Bloc, le projet s’appuie sur un modèle « rotatif ». Les fonds versés sont récupérés dès que l’accusé est jugé, ce qui signifie que chaque Monero généré peut être utilisé pour libérer sous caution plus d’une personne de prision.
Si vous souhaitez télécharger Bail Bloc, n’hésitez pas à cliquer sur ce lien.
Référence : MotherBoard