Le Québec semble être devenu une destination privilégiée pour les mineurs de Bitcoin. La province canadienne propose de l’électricité bon marché, et ses basses températures permettent de rafraîchir le matériel de minage à moindre frais.
Un jeune entrepreneur canadien explique que le Quebec est en train de devenir une destination privilégiée pour le minage
Jonathan Bertrand détient une cinquantaine d’ASICs (du matériel spécifiquement destiné au minage de Bitcoin) dans un entrepôt situé dans la banlieue de Montréal. Chaque unité consomme environ 0,90 dollars canadiens (0,60 d’euros), et lui permettent chacune de générer environ 600 dollars canadiens (400 euros) par mois.
Les faibles prix de l’électricité dans la région sont liés à l’abondance d’hydroélectricité, qui, selon M. Bertrand, suscite l’intérêt de grandes sociétés de minage originaires de Chine ou d’Islande.
Hydro-Québec, une société publique basée à Montreal, gère la distribution de l’énergie du Quebec. D’après certaines estimations, plus de 40% des ressources en eau du Canada seraient située dans la province québécoise, ce qui a permis à à Hydro-Quebec de devenir le quatrième plus grande producteur d’hydroélectricité au monde.
Il faut savoir que le prix moyen de l’électricité au Québec, pour les particuliers, s’élève à 5,82 centimes de dollars canadiens le kilowatt-heure (3,87 centimes d’euros). À titre de comparaison, le prix demandé en France par EDF s’élève à environ 15 centimes d’euros par kWh.
Mais Hydro-Québec compte aller plus loin, et a récemment annoncé la mise en place d’un taux préférentiel de « revitalisation industrielle » à partir du 1er avril 2018. Le nouveau prix de l’électricité, pour les sociétés très consommatrices en énergie, sera abaissé à 3,30 centimes de dollars canadiens (2,19 centimes d’euros).
L’énergie bon marché du Québec attire des mineurs chinois
Un nombre important de sociétés chinoises impliquées dans le minage de Bitcoin se sont récemment mises à chercher des pays dans lesquels elles pourraient transférer leurs activités, afin de se prémunir face à une possible interdiction décidée par le gouvernement.
Radio-Canada a récemment affirmé qu” »une douzaines d’acteurs asiatiques majeurs du secteur des crypto-monnaies [avaient] contacté Hydro-Québec, dans le cadre de leur recherche d’un lieu pour installer leurs gigantesques centres informatiques. »
Eric Filion, vice-président de la clientèle chez Hydro-Québec, a confirmé ces affirmations :
« De très gros acteurs nous ont contacté. Le centre Bell, à Montréal, [ndlr : une salle omnisports] consomme l’équivalent de 5 megawatts. Les acteurs qui nous ont contacté consomment quant à eux plusieurs centaines de mégawatts d’énergie. »
Références : news.bitcoin.com, cbc.ca, wikipedia