La province canadienne a reçu la permission de facturer des frais d’électricité deux fois plus importants aux mineurs de crypto-monnaies qu’aux clients résidentiels. Il s’agit d’une initiative visant à sécuriser son offre en électricité, pour pouvoir faire face à d’éventuels pic de demande.
Des prix deux fois plus élevés pour les mineurs d’actifs numériques
Le Québec souhaite freiner les ardeurs des mineurs de crypto-monnaies. Selon la Montreal Gazette, le distributeur d’énergie de la province a reçu la permission de leur facturer des prix plus élevés que ceux que payent les clients résidentiels.
Hydro-Québec a ainsi transmis à la Régie de l’énergie – un organisme de régulation économique « qui vise à concilier l’intérêt public, la protection des consommateurs et un traitement équitable du transporteur d’électricité et des distributeurs » – un document de 45 pages contenant ses revendications, qui ont dans leur majorité été acceptées. On y trouve notamment des tarifs doublés pour les mineurs de crypto-monnaies et les sociétés liées à la technologie blockchain, qui devront s’acquitter de 15 cents de dollars canadiens par kilowatt-heure.
Voici ce que l’on peut lire dans ce document :
« La Régie considère que ces taux et ces conditions […] permettront de garantir la sécurité de l’offre en électricité dans le cas de demandes massives, soudaines, inattendues et concomitantes liées à la technologie blockchain, notamment pour le minage de crypto-monnaies ».
Ces nouveaux tarifs seront ainsi facturés aux clients qui entrent dans la catégorie des « consommateurs d’électricité pour des usages cryptographiques appliqués aux blockchains ». Ils ne s’appliqueront toutefois pas aux entreprises qui ont déjà noué des accords avec l’organisme.
Hydro-Québec a par ailleurs indiqué avoir reçu, au total, environ 300 demandes de services énergétiques de la part de sociétés de minage et d’entreprises de la crypto-sphère.
Le document transmis par le fournisseur d’électricité conclut ainsi :
« [Cette décision] permettra aux distributeur d’éviter d’avoir à enchérir sur des montants importants de puissance et d’énergie, qui pourraient s’avérer non nécessaires et coûteux pour les consommateurs ».
L’arrivée prochaine d’un cadre réglementaire autour du minage
Les premières discussions portant sur des mesures réglementaires destinées à encadrer le secteur du minage de crypto-monnaies devraient démarrer le mois prochain.
Si le Québec bénéficie de surplus importants en électricité, les autorités craignent de ne pas être en mesure de répondre aux besoins des clients résidentiels lors des pics de demande, qui sont susceptibles de survenir en hiver.
Le nombre de sociétés de minage d’actifs numériques a considérablement augmenté l’année dernière, après que le Québec ait incité des sociétés tech à développer des « data centers » dans la région. La province canadienne, qui propose les prix électriques les plus bas d’Amérique du Nord, avait mis en avant ses ressources hydriques abondantes.
Et les mineurs de Bitcoin ont fortement afflué au cours des derniers mois, suite à la décision de la Chine d’imposer des règles plus contraignantes sur cet écosystème, poussant ainsi certains acteurs majeurs du secteur à se délocaliser.
La décision récente des autorités québécoises n’est pas surprenante, puisqu’elles avaient déjà évoqué une telle initiative le mois dernier, après avoir levé un moratoire sur la vente d’énergie aux mineurs de crypto-monnaies.
Références : Bitcoinist, MontrealGazette, CCN