Pour le CEO de Starbucks, Howard Schultz, le Bitcoin ne constitue pas une monnaie « légitime ». Il estime toutefois qu’une monnaie numérique pourrait, à terme, remplacer les paiements en espèces.
« Nous envisageons l’avenir de notre entreprise »
Dans le cadre d’une conférence téléphonique sur les résultats de l’entreprise accordée cette semaine, Howard Schultz a fait part de son enthousiasme pour la technologie blockchain.
Pourtant, l’homme ne s’intéresserait pas au Bitcoin – le premier actif numérique à avoir tiré profit de cette technologie.
« Je ne crois pas que le Bitcoin puisse devenir une monnaie, que ce soit aujourd’hui ou dans les années à venir », a‑t-il déclaré pendant cette conférence, dont l’enregistrement peut être écouté sur le site de Starbucks.
« Je parle de… la possibilité que cela se produise – pas sur le court terme, mais d’ici quelques années – avec des applications destinées aux consommateurs, dans lesquelles serait proposée une monnaie numérique, assortie de confiance et de légitimité »
Le dirigeant, qui fut un temps propriétaire de la franchise de basket-ball des SuperSonics de Seattle, a toutefois indiqué que Starbucks n’envisageait pas de créer sa propre monnaie numérique – ce que comptent faire de leur côté d’autres sociétés telles que Kodak.
Mais il estime que l’intérêt croissant des consommateurs pour les paiements numériques force des entreprises comme la sienne à s’adapter, et à anticiper l’évolution de ces comportements.
« Si j’évoque ce sujet, ce n’est pas parce que Starbucks serait sur le point d’annoncer la création d’une monnaie numérique, ou d’investir dans un actif de ce type. J’évoque ce sujet car nous envisageons l’avenir de notre entreprise, et l’avenir du comportement des consommateurs ».
Starbucks conduit actuellement un test pilote à Seattle, avec un premier établissement « sans espèces ». Celui-ci doit permettre au géant américain d’expérimenter tout une gamme d’innovations numériques.
M. Schultz estime que sa société se trouve dans une « position unique » pour tirer profit de la technologie blockchain. Cette dernière devrait, selon lui, bénéficier au consommateur, tout en créant plus de valeur pour les actionnaires.
On peut ainsi penser, qu’à terme, Starbucks pourrait permettre à ses clients de payer leur café en monnaie numérique. Mais cette décision ne devrait probablement être prise que dans plusieurs années, après que la société ait pu mener des tests dans plusieurs établissements.
Plusieurs banques centrales aimeraient déjà se tourner vers les monnaies numériques
Les entreprises ne sont pas les seules à se tourner vers les monnaies digitales : certaines banques centrales envisagent de « numériser » la monnaie nationale.
C’est le cas de la Russie, qui aimerait proposer un « Cryptorouble ». Jeudi, le média Russia Today indiquait qu’un législateur avait soumis une proposition de loi au Parlement, destinée à faire de cette monnaie « un moyen de paiement légal sur le territoire russe ».
De son côté, un dirigeant de la Banque populaire de Chine a publié cette semaine une tribune dans laquelle il révèle que le pays pourrait émettre sa propre monnaie numérique.
On peut également citer le cas du Venezuela, un pays gangrené par l’inflation, qui est sur le point de conduire une Initial Coin Offering (ICO) destinée à vendre sa crypto-monnaie : le Petro. Mais alors que le président Nicolás Maduro indique que cet actif sera adossé à des barils de pétrole, certains observateurs partagent leurs doutes…
Références : Trustnodes, SeekingAlpha, CCN