State Street, la deuxième principale banque dépositaire au monde, envisage de proposer des services de garde pour des crypto-monnaies et des actifs traditionnels « tokénisés ». Elle compte toutefois prendre son temps, puisqu’elle n’a pas décelé de « sentiment d’urgence » chez ses clients.
Voici ce qu’a révélé Jay Biancamano, son directeur général du développement de produits numériques et de l’innovation :
« Il n’y a pas de sentiment d’urgence chez nos clients pour se tourner dès maintenant vers ces actifs. Lorsque ce sera le cas, nous leur proposerons des solutions adaptées », a‑t-il déclaré jeudi dernier au cours de la conférence Block-FS organisée à New York par American Banker.
Le dirigeant a toutefois confié que sa clientèle montrait « un fort degré d’intérêt » pour de telles innovations.
« Il existe un fort degré d’intérêt, mais il n’est pas nécessaire de prendre actuellement des initiatives dans la mesure où aucun de nos clients ne souhaite pour le moment que nous stockions de tels actifs pour son compte ».
Les annonces récentes de grandes institutions financières, telles que celle du géant Fidelity Investments, qui comptent se tourner vers les actifs numériques, a provoqué l’enthousiasme de nombreux acteurs de la crypto-sphère.
De leur côté, Coinbase et Bitgo – dont des représentants ont également participé à la conférence Block-SF – ont déjà obtenu l’autorisation d’offrir des services de garde de crypto-monnaies. Dans le même temps, on sait que certains dépositaires issus du monde de la finance traditionnelle, comme la banque privée Northern Trust ou le japonais Nomura, planchent actuellement sur des offres similaires.
En plus de services de garde de crypto-monnaies, M. Biancamano a révélé que State Street envisageait de proposer une place de marché d’actifs traditionnels « tokénisés ». Mais l’institution financière compte prendre son temps.
« Nous suivons les actifs de nos clients », a indiqué M. Biancamano. « Nous parlons avec ceux qui sont intéressés par cette optique, et nous nous y intéressons de très près. Mais nous n’avons pas érigé un panneau indiquant que nous sommes prêts.
« Ceci étant dit, nous restons une société “blockchain-friendly” : nous sommes très impliqués dans cet écosystème », a‑t-il ajouté.
Le dirigeant a également évoqué les freins réglementaires qui pourraient se dresser autour de la garde d’actifs numériques. Il a indiqué que la Securities and Exchange Commission – le gendarme de la bourse américaine – avait entamé des discussions avec des dépositaires « traditionnels » afin de mieux comprendre les enjeux liés à de telles offres.