Le directeur général de Visa, le leader du marché des cartes de paiement, estime que le Bitcoin ne peut faire office de moyen de paiement. Il dénonce la nature spéculative de cet actif.
« Pas un acteur des systèmes de paiement »

Dans un entretien publié ce mercredi et accordé la veille dans le cadre de la conférence de la National Retail Federation, Alfred Kelly, le DG de Visa, a été invité à donner son point de vue sur le Bitcoin.
« Je ne le vois pas comme un acteur des systèmes de paiement », a‑t-il déclaré. « Chez Visa, nous ne traitons pas les transactions basées sur des crypto-monnaies. Nous traitons uniquement les transactions liées à des monnaies fiduciaires ».
On ne pourra pas reprocher au dirigeant un manque de cohérence. Ces déclarations font suite à une décision de sa société, qui avait récemment mis un terme à son partenariat avec Wavecrest. Cette entreprise offrait notamment des services à des sociétés européennes proposant des cartes de crédit permettant de dépenser ses crypto-monnaies.
Pourtant, le géant californien avait indiqué que cette décision était liée à des irrégularités de la part de Wavecrest – alors que certains observateurs estimaient qu’il s’agissait avant tout d’une réponse à la menace posée par les crypto-monnaies. Visa avait ainsi déclaré que la suspension de ces « crypto-cartes » était liée “à la non conformité à [ses] règles opérationnelles. L’ensemble des programmes de cartes Visa de WaveCrest seront ainsi fermés“.
Une marchandise spéculative
« Mon point de vue, c’est que le Bitcoin constitue plutôt une marchandise dans laquelle il est possible d’investir. Et honnêtement, il s’agit d’une marchandise quelque peu spéculative ».
Gageons que des solutions de « scaling » – la généralisation de SegWit, l’arrivée du Lightning Network ou de Mimblewimble – pourront prochainement lui donner tort.
On pouvait s’attendre à de telles déclarations de la part d’un homme qui perçoit sans doute – et à juste titre – l’émergence de ces monnaies décentralisées comme une menace. Et les sociétés qui proposent des « crypto-cartes » l’ont désormais bien compris : il faudra se débrouiller sans le soutien de Visa et de ses partenaires.
Références : News.Bitcoin, CNBC