Certains américains contracteraient des prêts hypothécaires pour pouvoir acheter des Bitcoins

Joseph Borg, un diri­geant de la com­mis­sion des valeurs mobi­lières de l’A­la­ba­ma, a indi­qué que de nom­breux amé­ri­cains contrac­te­raient des prêts hypo­thé­caires pour pou­voir ache­ter des Bit­coins. Il a expli­qué qu’il fal­lait ajou­ter à cela des prêts sur cartes de cré­dit et des prêts par­ti­ci­pa­tifs (« equi­ty loans ») qui sont par­fois uti­li­sés pour s’of­frir de la mon­naie numé­rique – de nom­breux épar­gnants pour­raient ain­si cou­rir le risque de finir sur­en­det­tés et de perdre leur domicile.

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Vous avez peut-être déjà enten­du par­ler, cette année, de cet uti­li­sa­teur de Red­dit qui avait contrac­té un prêt hypo­thé­caire afin d’a­che­ter des Bit­coins. Son inves­tis­se­ment semble avoir été judi­cieux : la mon­naie ne valaient alors qu’en­vi­ron 3000 dol­lars, et cet achat lui a pour l’ins­tant pro­cu­ré un retour sur inves­tis­se­ment attrac­tif.

Mais selon Joseph Borg, un diri­geant de la com­mis­sion des valeurs mobi­lières de l’A­la­ba­ma, de tels cas ne seraient pas iso­lés. Et il sem­ble­rait que plus le prix du Bit­coin aug­mente, plus cer­tains par­ti­cu­liers soient prêts à prendre des risques.

Dans un entre­tien accor­dé à la chaîne de télé­vi­sion amé­ri­caine CNBC, M. Borg a ain­si décla­ré :

« Nous avons vu des gens contrac­ter des prêts hypo­thé­caires pour ache­ter des Bit­coins. Des gens contractent des prêts sur des cartes de cré­dit, ain­si que des hypo­thèques sub­si­diaires (“equi­ty lines”). Ce n’est pas un actif sur lequel un indi­vi­du qui gagne 100 000 dol­lars par an, qui a pris un prêt hypo­thé­caire et dont les deux enfants vont à l’u­ni­ver­si­té devrait investir. »

En tant que pre­sident de la North Ame­ri­can Secu­ri­ties Admi­nis­tra­tors Asso­cia­tion, et direc­teur de l’Ala­ba­ma Secu­ri­ties Com­mis­sion, M. Borg peut s’ap­puyer sur de longues années d’ex­pé­rience. Et même les plus ardents par­ti­sans du Bit­coin admet­tront sans doute que des familles ne devraient cer­tai­ne­ment pas miser tout leur patri­moine sur la mon­naie numé­rique – et encore moins s’en­det­ter pour pou­voir en acheter.

Contracter des prêts personnels pour pouvoir acheter des Bitcoins

Les prêts hypo­thé­caires et les prêts par­ti­ci­pa­tifs ne sont les seules leviers uti­li­sés pour déga­ger des fonds per­met­tant de finan­cer un inves­tis­se­ment dans la crypto-monnaie.

Les prin­ci­paux sites d’a­chat, comme par exemple Coin­base, acceptent les paie­ments en carte de cré­dit ados­sées à des prêts per­son­nels. Par consé­quent, tant que le prix du Bit­coin aug­mente, les ache­teurs ont la pos­si­bi­li­té de rem­bour­ser tous les mois les taux d’in­té­rêt sur les dettes contrac­tées par cartes de cré­dit. Une cor­rec­tion majeure du prix ne leur per­met­trait plus de rem­bour­ser ces inté­rêts, et les expo­se­rait à des défauts de paie­ment – et à terme à des sai­sies.

« Nous nous trou­vons dans une phase de “fré­né­sie ». Le prix va for­cé­ment finir par se sta­bi­li­ser, » a expli­qué M. Borg à au cours de l’é­mis­sion Power Lunch. « Mais les cryp­to-mon­naies sont par­ties pour durer. La blo­ck­chain est par­tie pour durer. Que ce soit au tra­vers du Bit­coin ou non, ça je l’i­gnore. »

Un investissement risqué

Le Bit­coin a affi­ché une forte soli­di­té cette année, par­ve­nant à se remettre de nou­velles néga­tives – comme la fer­me­ture des pla­te­formes d’é­change chi­noises. Mais on peut ima­gi­ner qu’un nou­vel évé­ne­ment majeur, comme par exemple la mise en place d’une régle­men­ta­tion stricte autour des cryp­to-mon­naies aux États-Unis ou en Corée du Sud, pour­rait faire dégrin­go­ler le prix de la mon­naie numé­rique.

Par ailleurs, les nou­veaux arri­vants n’ont pas encore assis­té à une véri­table ten­dance bais­sière – et s’at­tendent sans doute à ce que le prix du Bit­coin pour­suive sa hausse de manière continue.

Même si la vola­ti­li­té affi­chée par le Bit­coin cette année est moins forte que lors des années pré­cé­dentes, grâce notam­ment à une liqui­di­té accrue sur les mar­chés, le cours de la cryp­to-mon­naie peut tou­jours être sujet à de fortes varia­tions. Fin novembre, celle-ci avait ain­si per­du 17% de sa valeur en moins de 6 heures.

La consé­quence ? Les pro­prié­taires qui décident de contrac­ter un emprunt hypo­thé­caire pour­raient un jour se retrou­ver sur la paille.

Si le Bit­coin peut consti­tuer un pla­ce­ment inté­res­sant, qui per­met de miser sur un actif qui a des chances de s’ap­pré­cier dans les années à venir, il est for­te­ment recom­man­dé de n’y inves­tir que ce que l’on peut se per­mettre de perdre.

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Réfé­rences : CNBC, news.bitcoin.com