Depuis plusieurs mois, une « frénésie Bitcoin » s’est emparée du Nigeria

Au Nige­ria, on assiste depuis quelques mois à un fort engoue­ment autour du Bit­coin, alors que les pla­te­formes d’é­change de pair à pair ont enre­gis­tré il y a quelques jours de nou­veaux records historiques.

De nouveaux records pour les plateformes d’échange de pair à pair

La pla­te­forme LocalBitcoin.com, sur laquelle des par­ti­cu­liers peuvent échan­ger entre eux des Bit­coins contre des mon­naies locales (et vice ver­sa), vient d’é­ta­blir un nou­veau record his­to­rique en termes de volume de tran­sac­tions conduites à l’aide de nai­ras nigérians.

L’é­qui­valent de près de 1 950 000 000 NGN (4,5 mil­lions d’eu­ros) ont ain­si été échan­gés sur la pla­te­forme, entre le 9 et le 16 décembre dernier :

Avec une crois­sance d’en­vi­ron 1500% en 2017, le Nige­ria est le pays qui enre­gistre, der­rière la Chine, la deuxième plus forte pro­gres­sion sur ces plateformes.

Par ailleurs, d’a­près les infor­ma­tions four­nies par Cryp­to­Com­pare, le nai­ra consti­tue­rait désor­mais la 23ème mon­naie la plus échan­gée contre des Bit­coins. Les trois prin­ci­pales pla­te­formes qui se par­tagent le mar­ché repré­sen­te­raient, en moyenne, un peu moins de 100 Bit­coins échan­gés par jour.

Les nigérians se tournent vers le Bitcoin

Manas­seh Ege­degbe, un conseiller en inves­tis­se­ment nigé­rian, a récem­ment indi­qué à la presse qu’il avait com­men­cé à uti­li­ser le Bit­coin après la déci­sion de la Banque cen­trale nigé­riane d’im­po­ser un contrôle des changes, des­ti­né à limi­ter l’u­sage des dol­lars amé­ri­cains au sein des popu­la­tions. « J’ai pu uti­li­ser le Bit­coin pour effec­tuer une tran­sac­tion, et j’ai immé­dia­te­ment accro­ché, » s’est-il enthousiasmé.

On peut éga­le­ment pen­ser que, comme au Vene­zue­la, les popu­la­tions s’ap­puient sur le Bit­coin pour se pré­mu­nir face à l’in­fla­tion qui sévit dans le pays. En très faible dimi­nu­tion, le taux qui pré­vaut au Nige­ria devrait res­ter très éle­vé sur l’an­née 2017, autour des 17%.

Mais pour cer­tains nigé­rians, il s’a­git avant tout de géné­rer des pro­fits en spé­cu­lant sur la hausse de la mon­naie numé­rique. Manas­seh Ege­degbe a ain­si expli­qué que les popu­la­tions en avaient assez d’as­sis­ter « la flam­bée du cours, » et qu’elles sou­hai­taient désor­mais « s’im­pli­quer dans cet uni­vers. »

L’arrivée de nouvelles plateformes d’échange de crypto-monnaie

Au cours du mois d’oc­tobre, deux nou­velles pla­te­formes nigé­rianes ont été lan­cées : Bit­koin Afri­ca et Tan­ja­lo.

M. Aji­boye, le co-fon­da­teur de Bit­koin Afri­ca, a d’ailleurs indi­qué que près de 50% des volumes échan­gés l’a­vaient été au cours des 10 pre­miers jours de décembre. De son côté, Tim Akin­bo, le co-fon­da­teur de Tan­ja­lo, se féli­cite que sa pla­te­forme ait pu gérer, depuis son lan­ce­ment, l’é­qui­valent d’1 mil­lion de dol­lars d’é­changes – alors que ses dépenses mar­ke­ting sont réduites à leur strict minimum.

M. Aji­boye s’at­tend à une géné­ra­li­sa­tion de cette ten­dance dans l’en­semble de l’A­frique. Il estime que l’ab­sence d’une « struc­ture finan­cière per­fec­tion­née » pour­ra nour­rir la démo­cra­ti­sa­tion de ces actifs numé­riques à tra­vers le continent.

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Réfé­rences :  news.bitcoin.com, Law&Bitcoin , Tra­ding Eco­no­mics, Qz.com