Les crypto-monnaies et la technologie Blockchain pourraient pleinement profiter aux populations non bancarisées

Les cryp­to-mon­naies pour­raient bien­tôt –  grâce à la tech­no­lo­gie blo­ck­chain sur laquelle elles s’appuient –  deve­nir un moyen d’é­change incon­tour­nable à tra­vers le monde, et pro­fi­ter tout par­ti­cu­liè­re­ment aux popu­la­tions non bancarisées.

Il n’y a pas si long­temps, de nom­breux obser­va­teurs décriaient la tech­no­lo­gie blo­ck­chain – une tech­no­lo­gie sur laquelle s’ap­puie une mon­naie alors jugée sul­fu­reuse, le Bitcoin.

Pour­tant, depuis quelques temps, il sem­ble­rait que l’on assiste à un véri­table bas­cu­le­ment : une par­tie de l’o­pi­nion publique com­mence à entre­voir les avan­tages que pour­rait sus­ci­ter cette tech­no­lo­gie décen­tra­li­sée.

Car si les mon­naies numé­riques ont, pour la plu­part, vu leur cours flam­ber depuis le début de l’an­née, elles semblent avoir éga­le­ment gagné en popu­la­ri­té.

On peut notam­ment citer leur arri­vée sur les deux prin­ci­paux mar­chés à termes amé­ri­cains, le CBOE et la CME, qui ont tous deux lan­cé en décembre des pro­duits déri­vés finan­ciers ados­sés au Bit­coin. Le Nas­daq devrait suivre le mou­ve­ment en 2018, pro­cu­rant lui aus­si une légi­ti­mi­té nou­velle au Bit­coin – un actif qui, on le rap­pelle, n’est sou­te­nu par aucune auto­ri­té centrale.

La technologie Blockchain pourrait favoriser l’inclusion bancaire

Pour Jona­than John­son, pré­sident de Medi­ci Ven­tures et membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion d’O­ver­stock, la démo­cra­ti­sa­tion des mon­naies numé­riques auprès du grand public devait rapi­de­ment s’intensifier.

Au cours d’un entre­tien récem­ment accor­dé au jour­nal TheS­treet, M. John­son a ain­si déclaré :

Nous consta­tons une hausse des volumes d’achat effec­tués avec des cryp­to-mon­naies sur le site Web d’O­ver­stock. L’a­dop­tion des cryp­to-mon­naies est en cours, ça ne fait aucun doute. »

Over­stock est connu pour son enthou­siasme vis-à-vis des cryp­to-mon­naies : en 2014, la socié­té était deve­nue l’une des pre­mières grandes socié­tés à accep­ter les paie­ments en mon­naie numé­rique.

Depuis, Over­stock accueille à bras ouverts les inno­va­tions liées à la tech­no­lo­gie blo­ck­chain. La même année, l’en­tre­prise avait ain­si créé une filiale, Medi­ci Ven­tures, dont la mis­sion consiste à finan­cer des socié­tés pro­po­sant des pro­duits ou des ser­vices liés à cette tech­no­lo­gie.

M. John­son a ajouté :

Les cryp­to-mon­naies vont per­mettre aux popu­la­tions du monde entier de par­ti­ci­per à l’é­co­no­mie mon­diale, en par­ti­cu­lier celles qui ne sont pas actuel­le­ment bancarisées. »

Cela consti­tue­rait un pro­grès notable quand on sait que 2,5 mil­liards de per­sonnes dans le monde ne pos­sèdent aujourd’­hui pas de compte ban­caire, d’après ce qu’indique la Banque mon­diale.

Actuel­le­ment, envi­ron 50% de la popu­la­tion mon­diale a accès à Inter­net – et ce taux aug­mente chaque année, ce qui accen­tue la per­ti­nence de la tech­no­lo­gie blo­ck­chain pour répondre aux besoins des popu­la­tions « débancarisées ».

Pour M. John­son, l’a­vè­ne­ment des mon­naies numé­riques va « pro­fon­dé­ment bou­le­ver­ser la vie des per­sonnes qui ne pos­sèdent pas de compte ban­caire. »

Contourner le contrôle des capitaux

Parce qu’elles sont numé­riques et décen­tra­li­sées, les cryp­to-mon­naies n’ap­par­tiennent à aucun gou­ver­ne­ment, ni à aucune enti­té. Elles peuvent donc être uti­li­sées afin de contour­ner les règles et les pro­cé­dures qui pré­valent dans cer­tains pays.

Elle per­mettent par ailleurs se pré­mu­nir face aux poli­tiques moné­taires expan­sion­nistes qui viennent réduire chaque mois la valeur du patri­moine des citoyens, comme c’est le cas au Vene­zue­la ou au Zim­babwe.

C’est ce qu’a indi­qué M. Johnson :

Contrai­re­ment aux dol­lars émis par le gou­ver­ne­ment, l’offre de nom­breuses cryp­to-mon­naies, comme le Bit­coin, est limi­tée. Par consé­quent, celles-ci ne sont pas sujettes à des risques infla­tion­nistes liés à l’émission de mon­naie par les banques centrales.

La flam­bée spec­ta­cu­laire des cours du Bit­coin a ame­né de nom­breux obser­va­teurs a évo­quer la pré­sence d’une bulle spé­cu­la­tive– une bulle qui devrait, selon eux, rapi­de­ment écla­ter. Mais pour M. John­son, de telles remarques ne sont pas pertinentes :

« Je ne suis pas un tra­der, mais je crois fer­me­ment au poten­tiel du Bit­coin et de la tech­no­lo­gie sur laquelle il s’ap­puie. Par ailleurs, je ne passe pas mon temps à me deman­der quand est-ce que son prix va atteindre un nou­veau record, ou quand sa valeur va dimi­nuer. Je pri­vi­lé­gie une vision de long terme, et ma phi­lo­so­phie consiste à ache­ter et conserver. »

• À lire éga­le­ment :  « Le Bit­coin, une bulle spé­cu­la­tive sur le point d’éclater ? »

Il a conclu l’en­tre­tien en indi­quant ceci :

« Dans les années à venir, la tech­no­lo­gie blo­ck­chain aura un impact sur l’ensemble des popu­la­tions mon­diales – et ce même si ces per­sonnes ne la com­prennent pas. »

 Réfé­rences : Bit­coi­nist, TheS­treet