Technologie Blockchain

Deux députés préconisent d’investir 500 millions en 3 ans dans l’écosystème blockchain

Parlement français

Deux membres « pro-cryp­to » du Par­le­ment pré­co­nisent le redé­ploie­ment de plu­sieurs cen­taines de mil­lions d’eu­ros pour faire de la France une « blo­ck­chain nation ».

Comme l’ont révé­lé Les Échos, Jean-Michel Mis, dépu­té (LREM) de la Loire, et Laure de La Rau­dière, dépu­tée (LR, droite construc­tive) d’Eure-et-Loir, ont ren­du mer­cre­di un rap­port pré­sen­tant 20 pré­co­ni­sa­tions des­ti­nées à sou­te­nir le déve­lop­pe­ment et l’a­dop­tion de la tech­no­lo­gie blo­ck­chain.

« 2018 a été l’an zéro de la popu­la­ri­sa­tion de la blo­ck­chain en France. L’an­née 2019 doit être celle de l’é­mer­gence de cet éco­sys­tème », déclare M. Mis. « L’ordre d’i­dée, ce serait de “flé­cher” 500 mil­lions d’eu­ros sur trois ans », ajoute-t-il, avec pour échéance le pro­jet de loi de finances 2020.

Il s’a­gi­rait plus pré­ci­sé­ment de redé­ployer des cré­dits accor­dés par l’Agence natio­nale de la recherche et Bpi­france vers l’é­co­sys­tème blockchain.

« Je tire le signal d’alarme : c’est le moment d’investir »

Laure de La RaudièreLaure de La Rau­dière estime qu’il est urgent que la France capi­ta­lise sur cette nou­velle tech­no­lo­gie avant que d’autres pays – notam­ment la Chine et les États-Unis – ne s’y mettent. Elle a rap­pe­lé que l’Hexa­gone avait été en retard dans la révo­lu­tion Inter­net des années 1990, et qu’il ne devait pas com­mettre cette fois la même erreur.

« Je tire le signal d’a­larme : c’est le moment d’in­ves­tir, a‑t-elle décla­ré au Jour­nal du Net. « Il n’y a pas encore de posi­tions éta­blies dans le monde. En plus, nous avons de nom­breux atouts : des talents, de la for­ma­tion et de nom­breuses entre­prises qui s’in­té­ressent à la blo­ck­chain. Il faut donc accé­lé­rer avec de l’argent public fran­çais et européen ».

La dépu­tée a par ailleurs appe­lé le sec­teur public à implé­men­ter la tech­no­lo­gie blo­ck­chain, de la même manière qu’ont com­men­cé à le faire cer­tains acteurs du sec­teur pri­vé, comme « Car­re­four ou Casi­no ».

« La France doit avoir une phi­lo­so­phie conqué­rante sur le sujet et l’É­tat au pre­mier chef, à la fois en tant qu’u­ti­li­sa­teur et fédé­ra­teur de pro­jets », a‑t-elle ajouté.

Laure de La Rau­dière a éga­le­ment sug­gé­ré l’é­mis­sion d’une mon­naie numé­rique par la Banque Cen­trale Euro­péenne (BCE), ou « par une autre enti­té ».

« Cela per­met­trait de ras­su­rer les inves­tis­seurs qui sous­crivent aux émis­sions de jetons pour finan­cer les start-up de la blo­ck­chain », a‑t-elle expli­qué. « Ensuite, cela offri­rait une alter­na­tive aux cryp­to-mon­naies très vola­tiles comme le Bit­coin. Enfin, cela appor­te­rait des garan­ties d’ho­no­ra­bi­li­té aux ins­ti­tu­tion­nels et cela leur per­met­trait de mon­ter en com­pé­tences sur les sujets blo­ck­chain et crypto ».

En novembre 2018, Chris­tine Lagarde, la direc­trice du Fonds Moné­taire Inter­na­tio­nal (FMI), avait pro­po­sé une sug­ges­tion simi­laire, en évo­quant notam­ment les tra­vaux menés par les banques cen­trales de la Suède, du Cana­da et de l’Uruguay.

« Je pense que nous devrions envi­sa­ger la pos­si­bi­li­té d’émettre des mon­naies numé­riques », avait-elle décla­ré. « L’avantage est clair. Votre paie­ment serait immé­diat, sécu­ri­sé, peu coû­teux, et poten­tiel­le­ment semi-ano­nyme […] Et les banques cen­trales pour­raient ain­si conser­ver leur influence dans les paiements ».

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