Malgré la chute des crypto-marchés, plusieurs géants de la finance continuent à s’intéresser aux actifs numériques, et comptent les rendre plus accessibles pour leurs clients.
Des sociétés comme Fidelity et Goldman Sachs sont en train d’élaborer des services de garde de devises numériques, tandis que des bourses comme le Nasdaq et Intercontinental Exchange se concentrent sur des crypto-contrats à terme.
Un nom ne devrait toutefois pas venir s’ajouter à cette liste : celui du gestionnaire d’actifs Allianz Global Investors.
Le patron d’Allianz Global Investors s’en prend aux crypto-monnaies
Dans des propos tenus mardi lors d’une table ronde, Andreas Utermann, le PDG d’Allianz Global Investors – le quatrième gestionnaire d’actifs au monde – a appelé les régulateurs financiers à faire preuve de fermeté vis-à-vis des crypto-monnaies.
Il juge qu’une interdiction pure et simple serait préférable aux approches souples privilégiées par la majorité des cadres réglementaires instaurés à travers le monde.
« Vous devriez les interdire », a‑t-il déclaré, dans des propos rapportés par Reuters. « Je suis surpris que les régulateurs n’aient pas fait jusqu’ici preuve d’une plus grande fermeté ».
Avec ce « vous », M. Utermann semblait s’adresser à son voisin de table, Andrew Baily, directeur de la Financial Conduct Authority (FCA). Selon Reuters, le dirigeant aurait répondu en déclarant que la position de M. Utermann était « très ferme », avant d’affirmer que les crypto-actifs ne détenaient, selon lui, « aucune valeur intrinsèque ».
« Nous surveillons étroitement cet écosystème », a ajouté M. Bailey, en précisant que la FCA exerçait une surveillance rapprochée sur le secteur des ICOs.
Mohamed El-Erian : les crypto-monnaies sont parties pour durer
Si la position de M. Utermann au sujet de la réponse réglementaire à apporter aux crypto-monnaies semble inflexible, l’un de ses collaborateurs est bien moins hostile vis-à-vis de cette classe d’actifs.
Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef d’Allianz, avait ainsi évoqué en novembre dernier la situation des crypto-monnaies.
S’il estimait que ces actifs ne remplaceraient pas les monnaies fiduciaires, il jugeait qu’ils devraient survivre à la tendance baissière actuelle et profiter d’une adoption accrue au cours des prochaines années :
« Je pense que les crypto-monnaies continueront à exister, qu’elles seront de plus en plus répandues, mais qu’elles feront partie intégrante d’un écosystème », avait-il déclaré lors de la conférence “Consensus”. « Elles ne seront toutefois pas aussi dominantes que ce qu’ont cru jusqu’à présent les “early adopters” ».
Quelques mois auparavant, M. El-Erian avait appelé les investisseurs à acheter du Bitcoin si son prix tombait sous le seuil des 5 000 dollars. La première monnaie numérique s’échangeait alors à un peu moins de 6 000 dollars.
Le dirigeant avait déclaré que la frénésie qui avait porté le BTC à près de 20 000 dollars en décembre 2017 était injustifiée.
« Les crypto-monnaies ne sont pas mortes, et il est certain que la technologie sur laquelle elles s’appuient ne l’est pas non plus », avait-il ajouté. « Nous allons assister à une adoption bien plus généralisée, aussi bien dans le privé que dans le public, de la blockchain et des technologies qui lui sont liées ».