Brian Armstrong, le PDG du géant Coinbase, a récemment accordé un entretien à Bloomberg. Il y évoque notamment l’évolution du taux d’adoption des crypto-monnaies et les barrières réglementaires en vigueur dans certaines régions du globe.
« Une série de bulles et de corrections »
Dans le cadre du Bloomberg Players Technology Summit qui s’est récemment tenu à San Francisco, Brian Armstrong, le PDG de Coinbase, a évoqué le taux d’adoption du Bitcoin et des crypto-monnaies.
Si celui-ci continuerait à progresser, son évolution n’aurait pas été suffisante pour enrayer la chute récente du prix du BTC. Pour l’entrepreneur, il faudra patienter plusieurs années avant d’assister à une adoption généralisée des actifs numériques :
« Il va falloir attendre un certain temps avant de pouvoir se rendre dans un Starbucks aux États-Unis et régler son achat en crypto-monnaies ».
M. Armstrong estime qu’environ 10% des crypto-monnaies achetées sont utilisées en tant que moyens de paiement. Il juge qu’il est important que ces actifs puissent être acceptés dans de nombreux établissements physiques si l’on souhaite pouvoir assister à un degré plus élevé de leur utilisation.
Le dirigeant à comparé le Bitcoin aux premières sociétés de l’internet, et a expliqué la volatilité des prix en déclarant ceci :
« Cette technologie traverse une série de bulles et de corrections. Chaque fois qu’elle le fait, elle atteint un nouveau plateau. Les projections des investisseurs sont très diverses, mais l’adoption “dans le monde réel” n’a cessé de croître ».
En effet, historiquement, le Bitcoin a connu plusieurs périodes de forte flambée, suivies par de violentes baisses. Lors de chacune de ces phases, de nombreux investisseurs sont entrés sur le marchés près du « pic » – et ont donc enregistré une forte dépréciation de leur crypto-portefeuille au cours des mois qui ont suivi.
Si Brian Armstrong juge que c’est le degré d’utilisation des crypto-monnaies qui permettra de pousser leurs prix à la hausse, il espère que cette démocratisation se fera à un rythme plus soutenu que celui qu’il constate actuellement.
Rappelons que, pour certains observateurs, le Bitcoin et les crypto-monnaies en seraient au même niveau, en termes d’adoption, que l’était l’Internet en 1994. Selon cette théorie, nous ne nous situerions encore qu’aux prémices d’un phénomène susceptible de bouleverser la manière dont nous échangeons de la valeur. Le BTC serait ainsi encore doté d’un formidable potentiel d’appréciation.
D’ailleurs, selon un récent sondage commandé par le géant bancaire Wells Fargo, seuls 2% des investisseurs américains détiendraient du Bitcoin. Ils ne seraient que 1% à prévoir d’en acheter dans un avenir proche. Des chiffres qui laissent penser qu’il faudra sans doute patienter plusieurs années avant que le premier actif numérique ne devienne un support d’investissement incontournable.
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Starbucks clarifie sa position
Alors que l’on apprenait il y a quelques jours que Starbucks allait s’associer à la startup blockchain Bakkt lancée par Intercontinental Exchange – l’entreprise qui détient le New York Stock Exchange –, de nombreux observateurs ont cru comprendre que la chaîne de cafés américaine allait accepter directement les paiements en crypto-monnaies dans ses boutiques.
Mais cet enthousiasme fut de courte durée, puisqu’elle a récemment clarifié son initiative. Celle-ci se résumera à la mise en place d’un environnement de test pour l’implémentation de solutions qui permettront de convertir des actifs numériques en monnaies fiduciaires, avant de pouvoir utiliser ces dernières pour s’acheter du thé ou du café. Elle ne devrait donc pas, du moins à moyen terme, emboîter le pas à une entreprise comme Overstock, qui accepte déjà directement les crypto-monnaies (et en conserve une partie).
Voici ce que l’un des porte-paroles de Starbucks a déclaré au site Motherboard :
« Il est important de clarifier le fait que nous n’allons pas accepter d’actifs numériques. La plateforme d’échange convertira des actifs numériques comme le Bitcoin en dollars américains, qui pourront ensuite être dépensés chez Starbucks ».
Des barrières réglementaires
M. Armstrong a par ailleurs évoqué les barrières réglementaires mises en place par certains gouvernements qui souhaitent décourager leurs citoyens d’utiliser le Bitcoin.
« La plupart des territoires du “monde libre” sont en train d’adopter cette technologie. Ils cherchent toutefois à protéger les épargnants », déclare le fondateur de Coinbase. « Il y aura toujours certains pays dans le monde où le Bitcoin et les crypto-monnaies feront l’objet de restrictions, comme c’est déjà le cas pour l’internet ».
Il estime cependant que c’est dans les pays marqués par une forte crise économique – comme le Venezuela (ou, dans une moindre mesure, la Turquie) –, que les actifs numériques pourraient être les plus utilies.
« Je suis enthousiaste vis-à-vis des pays qui traversent une crise économique. Au cours des trois à cinq prochaines années, lorsque tout le monde aura accès à internet et possédera un smartphone, on pourra voir de nombreux individus adopter le Bitcoin et les crypto-monnaies comme des alternatives ».
L’année dernière, Coinbase avait permis à ses clients d’échanger l’équivalent de 150 milliards de dollars de crypto-monnaies. Selon M. Armstrong, l’entreprise avait enregistré, en moyenne, 50 000 inscriptions quotidiennes en 2017.
Références : Bloomberg, Coingape, Bitcoinist
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.