À l’opposé de plusieurs de ses confrères de Wall Street, Lloyd Blankfein, le CEO de Goldman Sachs, a jusqu’ici adopté une approche pragmatique vis-à-vis du Bitcoin.
Il s’était exprimé au début du mois de novembre au sujet de la crypto-monnaie, affirmant ressentir “un certain niveau d’inconfort” par rapport à celle-ci, mais expliquant qu’il était “toujours en train d’y réfléchir “, et qu’il se refusait à l””approuver ou à la rejeter ».
Il avait d’ailleurs expliqué que les « monnaies-papier » que nous utilisons aujourd’hui avaient fait l’objet de vives critiques lors de leur introduction, pour être finalement acceptées par l’ensemble des populations.
Il semble ainsi laisser entendre que, même s’il ne l’apprécie pas, le Bitcoin sera peut-être à l’avenir une forme de paiement incontournable, et qu’il ne souhaite donc pas lui fermer la porte.
Au cours d’un entretien accordé jeudi après-midi à la chaîne de télévision Bloomberg, M. Blankfein a déclaré :
« [Le Bitcoin], ce n’est pas fait pour moi. Mais il y a de nombreuses choses qui n’étaient pas, dans le passé, faites pour moi, qui ont très bien fonctionné. Si on se retrouvait dans 20 ans et qu’on réalisait que le Bitcoin avait fonctionné, je pourrais vous expliquer pourquoi il a fonctionné. Mais, si je me base sur tout ce que je sais, je ne peux pas affirmer qu’il va fonctionner. »
Un vecteur de fraude
Lloyd Blankfein n’est pas pour autant particulièrement tendre avec le Bitcoin. Lorsque la présentatrice lui a demandé ce qu’il pensait des risques associés à la devise numérique, il a évoqué son utilisation à des fins criminelles :
L’une des principales utilisation du Bitcoin : c’est un vecteur qui permet de perpétuer des fraudes. Et c’est peut-être pour cela que vous ne pouvez pas le “tracker”. Certes, c’est comme les espèces, mais il est parfois difficile d’accumuler des espèces. »
« Nous y réfléchirons »
Lorsqu’on lui a ensuite demandé si Goldman Sachs pourrait un jourse tourner vers le Bitcoin, dans le cadre de sa stratégie d’investissement, M. Blankfein a répondu :
« Nous verrons. Si ça fonctionne et que ça se démocratise, qu’il s’échange comme une reserve de valeur, qu’il ne monte et ne descend pas de 20% et qu’il y a suffisamment de liquidité, nous y réfléchirons. »
Ces déclarations interviennent alors que la société Nasdaq a annoncé hier qu’elle allait proposer un contrat à terme sur le Bitcoin dans le courant du deuxième trimestre de l’année 2018. Elle emboîte ainsi le pas au CME Group, qui a prévu d’offrir une telle possibilité à ses clients dès la deuxième semaine de décembre.
Références : Bloomberg, CoinTelegraph