Le dirigeant d’Abra estime que les différents refus du gendarme des marchés financiers américains – la Security and Exchange Commission (SEC) – d’autoriser la mise sur le marché d’un ETF adossé au Bitcoin sont liés au statut des candidats. Il s’attend à ce qu’un tel instrument financier obtienne le feu vert du régulateur dans le courant de l’année prochaine.
« Pas dans le moule »
Si la SEC a refusé jusqu’ici toutes les demandes de mise en place d’ETFs Bitcoin, c’est parce que les candidats qui en sont à l’origine ne correspondent pas à ce à quoi elle est habituée.
C’est en tout cas ce dont est convaincu Bill Barhydt, le CEO de la startup de crypto-paiement Abra. Dans un entretien accordé ce mardi à la chaîne de télévision CNBC, dans le cadre de l’émission « The Coin Rush », le dirigeant a déclaré que la raison du rejet de ces demandes d’ETFs était liée au fait que « ceux qui candidatent ne rentrent pas dans le moule de ceux dont la SEC a pour habitude d’accepter les requêtes ».
En répliquant les performances du BTC, un ETF Bitcoin pourrait permettre aux investisseurs d’exposer facilement leurs portefeuilles à l’actif numérique. Certains observateurs estiment que ce produit pourrait provoquer la flambée du cours de la crypto-monnaie – tandis que d’autres, comme Andreas Antonopoulos, sont bien plus nuancés.
Pour M. Barhydt, un tel instrument financier pourrait être autorisé s’il émanait d’un candidat qui « correspond à un certain archétype ». L’homme juge ainsi qu’une demande formulée par une grande organisation financière aurait bien plus de chances d’être acceptée que ne le serait celle d’une simple startup.
Mais cet ancien de Goldman Sachs reste confiant, et s’attend à ce que le régulateur se décide à accepter le premier ETF Bitcoin dès l’année prochaine :
« Cela va se produire l’année prochaine, je pourrais parier là-dessus. La demande est bien trop forte pour ce produit ».
ETFs Bitcoin : de nombreux refus
Ces déclarations interviennent alors que la SEC a déjà refusé de nombreuses demandes de mise sur le marché d’ETFs Bitcoin.
En juillet, le gendarme financier avait rejeté l’appel des frères Winklevoss, qui souhaitaient proposer leur ETF sur la troisième principale bourse d’actions des États-Unis, le Bats Exchange.
Le 7 août dernier, la SEC avait décidé de différer sa décision portant sur la demande d’ETF transmise par les sociétés VanEck et SolidX, en indiquant vouloir s’accorder un délai de réflexion supplémentaire. S’il est prévu qu’elle tranche le 30 septembre prochain, elle a toujours la possibilité de reporter son choix à plusieurs reprises – elle devra toutefois se décider avant le 21 février 2019.
Il y a deux semaines, le régulateur avait rejeté 9 autres demandes. Il avait expliqué qu’il s’inquiétait de potentielles fraudes, alors qu’il jugeait insuffisante la liquidité offerte par les marchés à terme sur le Bitcoin :
« Des mesures de surveillance, associées à un marché régulé d’une taille significative lié au Bitcoin sont nécessaires pour satisfaire les exigences réglementaires mises en place par la SEC afin de prévenir des agissements et des pratiques frauduleuses, qui viseraient à manipuler les cours ».
Mais ces différents coups d’arrêt n’ont pas entamé la confiance de nombreux observateurs. Pour Dan Morehead, le PDG de Pantera Capital, l’arrivée d’un ETF adossé au Bitcoin devrait prochainement intervenir, mais pourrait « prendre un certain temps », dans la mesure où la démocratisation des crypto-monnaies n’en est qu’à ses débuts.
Références : CoinTelegraph, Bitcoinist