Frederic Oudea, Directeur général de la Société Generale, estime que le caractère « anonyme » du Bitcoin provoquera sa chute. Il rejoint ainsi la longue liste des responsables d’institutions bancaires qui se sont déclarés hostiles aux crypto-monnaies.
Le Bitcoin et les crypto-monnaies ne devraient pas survivre, à long terme, alors que les gouvernements s’évertuent à vouloir les contrôler.
C’est ce qu’affirme Frederic Oudea, Directeur général de la Société Generale.
L’homme a expliqué que, alors qu’il croyait fermement dans la « technologie des registres distribués » — qui permet aux données d’être stockées sur un réseau sécurisé composé de nombreux ordinateurs — il a le sentiment que les monnaies numériques induisent trop de risques, du fait de leu caractère anonyme.
« L’avantage de ces monnaies, pour l’instant, c’est qu’elles offrent un anonymat aux personnes qui conduisent ces transactions, » a expliqué M. Oudea à CNBC en marge de la Web Summit conference qui s’est tenue à Lisbonne ce mardi.
« Je ne peux pas leur prédire un avenir quand je vois les efforts menés par les gouvernements et les organes de régulation dans la lutte contre le blanchiment d’argent, contre l’évasion fiscale ou contre le financement du terrorisme. Le caractère anonymat des transactions constitue un problème qui, je pense, risque de mettre le Bitcoin sous pression. »
La Société Générale a déjà mis en place une plateforme financière d’échange, basée sur la technologie Blockchain. Mais M. Oudea explique qu’il « préfère utiliser le terme technologie des « registres distribués » plutôt que le mot Blockchain. »
Si la technologie Blockchain a été popularisée par le Bitcoin, un nombre croissant d’entreprises cherchent à l’utiliser dans des applications diverses.
M. Oudea a précisé qu’il n’était « pas convaincu » que les monnaies digitales allaient « connaître un quelconque essor ».
« Je crois plus en une technologie des « registres distribués », une technologie dans laquelle vous avez un nombre défini de participants, bien identifiés » a‑t-il expliqué. « Nous utilisons cette technologie, qui provient des crypto-monnaies, afin de sécuriser certaines transactions. »
L’homme a précisé qu’il était ouvert à l’idée d’une monnaie numérique qui pourrait être soutenue par une monnaie fiat, mais que les crypto-monnaies décentralisées étaient, selon lui, trop risquées pour un usage courant.
« Je pense que nous avons besoin d’être plus précis au sujet de ce que nous entendons par « monnaie virtuelle ». S’il s’agit juste d’un moyen pour effectuer des transactions, mais qu’il est possible que ces transactions se traduisent en transferts de monnaie réelles, alors peut-être que ce système peut être utilisé. Le système Blockchain et le système Bitcoin sont tous deux très différents. »
Notons que, même s’il ne l’a pas citée, une telle idée est déjà en train d’être mise en place en Uruguay. En créant le e‑peso, une forme numérique de la monnaie nationale, le gouvernement espère limiter la production de monnaie papier, et peut-être mieux contrôler les transactions passées entre ses citoyens.