Swarm, la partie du réseau Ethereum qui concerne le stockage décentralisé, se trouve désormais à son troisième « proof-of-concept ».
Victor Tron, le développeur principal de cette technologie, s’est exprimé lors de la Devcon3, la conférence des développeurs Ethereum. Il a expliqué que cette nouvelle « proof-of-concept » était désormais compatible avec le client Ethereum Geth, mais également avec Whisper, le protocole de messagerie du projet.
Cette avancée permet de marquer une étape décisive vers la « Sainte Trinité » visée par ces trois systèmes, dont l’objectif consiste à proposer une alternative décentralisée au World Wide Web.
Un triangle d’or formé par Ethereum, Swarm et Whisper
En effet, Swarm et Whisper constituent des technologies complémentaires à celles d’Ethereum, qui devraient lui permettre d’atteindre son objectif ultime : devenir un « ordinateur mondial ».
Si Ethereum peut être appréhendé comme un « ordinateur partagé », il faut comprendre que la puissance de calcul, à elle seule, ne suffit pas. Pour qu’un ordinateur soit pleinement utile, il doit également posséder de l’espace de stockage pour « se rappeler » des choses, et de la bande passante pour que les différents éléments puissent « communiquer » entre eux.
L’équation peut se résumer de la façon suivante :
- les smart-contrats avec Ethereum : une logique décentralisée
- Swarm : du stockage décentralisé
- Whisper : une messagerie décentralisée
Le stockage décentralisé : une arme de résistance à la censure
Lors de la Devcon3, Victor Tron a expliqué que son travail s’inscrivait dans une vision globale pour Ethereum. Une vision dans laquelle l’embranchement dédié au stockage, Swarm, fonctionne d’une manière similaire à celle de Dropbox. Il permet ainsi aux utilisateurs de la plateforme de stocker du contenu et de créer des dossiers partagés.
Ce nouveau proof-of-concept permet également de tester l’ajout d’un nouveau protocole de sécurité – un protocole décisif, qui doit permettre d’éviter que certains gouvernements trop curieux ne viennent fouiner dans les fichiers stockés avec Swarm.
Victor Tron a expliqué à CoinDesk :
« Si vous stockez des fichiers sur Swarm, une juridiction n’aura aucun moyen de les démanteler, parce que nous avons ajouté un procédé d” »obscurcissement » (obfuscation). Les nœuds du réseaux pourront nier le fait qu’ils détiennent le contenu incriminé. C’est une fonctionnalité très importante, puisqu’elle permet de s’armer face à la censure ».
Il estime que Swarm est en mesure d’ouvrir la voie à « de jolies choses » telles que des archives publiques distribuées, qui ne pourront faire l’objet d’une quelconque censure.
Ce proof-of-concept va également subir des « stress tests », afin de savoir ce qu’il arrivera sur le réseau lorsque celui-ci contiendra des dizaines de milliers de nœuds – Victor Tron l’assimile à un « test de scalabilité ».
La nouvelle version de Swarm devrait être lancée peu de temps après la fin de la Devcon3.
Enfin, sachez que Swarm n’est pas la seule technologie à offrir un « cloud décentralisé » aux internautes. En effet, de nombreuses startups proposent elles aussi des systèmes de stockage décentralisé (Storj, Sia, Filecoin,…).
Référence : CoinDesk