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Bitcoin : son adoption par le Salvador va à l’encontre de sa philosophie, selon le cofondateur de Blockchain.com

Bitcoin Salvador

Selon Nico­las Cary de Blockchain.com, il existe des « cri­tiques valables » à l’a­dop­tion du Bit­coin par le Salvador.

Nico­las Cary, cofon­da­teur et vice-pré­sident de Blockchain.com, a récem­ment cri­ti­qué la déci­sion du Sal­va­dor d’a­dop­ter le Bit­coin comme mon­naie offi­cielle :

« Je pense que l’on peut émettre des cri­tiques valables sur la façon dont ce dis­po­si­tif est déployé au Sal­va­dor », a‑t-il tan­cé au cours de la confé­rence Token 2049 qui s’est tenue cette semaine à Londres.

« L’une des prin­ci­pales phi­lo­so­phies des cryp­to­mon­naies est liée à une adop­tion par la base, avec des indi­vi­dus qui le font de manière volontaire ».

Ces com­men­taires inter­viennent alors que l’adoption du Bit­coin au Sal­va­dor a sus­ci­té de nom­breuses controverses.

Une « loi Bitcoin » vivement contestée

President Bukele SalvadorEn mai, le pré­sident Nayib Bukele avait annon­cé que le Sal­va­dor ferait pro­chai­ne­ment du Bit­coin sa mon­naie offi­cielle, aux côtés du dol­lar américain.

Cette déci­sion était notam­ment liée au poids des trans­ferts de fonds éma­nant de l’étranger –  des trans­ferts qui engendrent des frais consi­dé­rables, éva­lués à 400 mil­lions de dol­lars par ans

Autre objec­tif : dimi­nuer la dépen­dance du pays à l’égard du dol­lar amé­ri­cain, l’autre mon­naie offi­cielle du Salvador.

Cette ini­tia­tive, qui s’é­tait concré­ti­sée début sep­tembre avec l’en­trée en vigueur de la « Loi Bit­coin », a sus­ci­té l’en­thou­siasme d’une grande par­tie de la cryp­to-sphère. Mais tous les Sal­va­do­riens ne par­tagent pas un tel engouement.

Depuis le mois de mai, le pays est le théâtre d’une série de mani­fes­ta­tions en réac­tion à l’a­dop­tion de cette loi – qui oblige les entre­prises à accep­ter les paie­ments en BTC. Dans le même temps, plu­sieurs son­dages ont mon­tré qu’une majo­ri­té des Sal­va­do­riens sont en défa­veur de l’a­dop­tion du Bit­coin en tant que mon­naie offi­cielle.

Voi­ci ce qu’a­vait confié en sep­tembre un homme d’af­faires local au site Decrypt :

« Cela me fend le coeur de voir les “Bit­coin maxi­ma­lists” applau­dir. S’ils réflé­chis­saient un ins­tant, lisaient le conte­nu de la loi et de la régle­men­ta­tion, ils réa­li­se­raient que tout cela se situe à l’op­po­sé de ce qu’ils prêchent ».

Le BTC bientôt monnaie officielle d’autre pays ?

Pièces de BitcoinMal­gré ses cri­tiques sur les méthodes uti­li­sées par le gou­ver­ne­ment, M. Cary estime que le Sal­va­dor montre un exemple qui pour­rait bien­tôt être sui­vi par d’autres pays :

« Je pense que le modèle sal­va­do­rien ouvre la voie, et je m’at­tends à ce que d’autres pays suivent ce mou­ve­ment », a‑t-il prédit.

Cette semaine, Lord Fusitu’a, membre du par­le­ment des Ton­ga, a appe­lé l’É­tat de Poly­né­sie à faire du Bit­coin sa mon­naie offi­cielle, afin de per­mettre aux citoyens de réa­li­ser des éco­no­mies sur leurs trans­ferts de fonds :

« Toutes les nations qui dépendent for­te­ment des trans­ferts de fonds devraient uti­li­ser le réseau Bit­coin », a‑t-il proposé.

« Les Ton­ga sont le pays le plus dépen­dant des trans­ferts de fonds au monde. Les envois de fonds repré­sentent entre 38 et 41,1% de notre PIB, selon les chiffres de la Banque mon­diale sur les­quels ont s’appuie ».

Si les Ton­ga – ou d’autres pays – déci­daient d’emboîter le pas au Sal­va­dor, ils ne devraient sans doute pas rece­voir de sou­tien de la part des prin­ci­pales ins­ti­tu­tions finan­cières mondiales.

En juin, la Banque mon­diale avait refu­sé d’ai­der le pays cen­tra­mé­ri­cain à implé­men­ter le Bit­coin comme mon­naie légale, évo­quant les risques « envi­ron­ne­men­taux et de trans­pa­rence » sus­ci­tés par cette déci­sion. En août, le Fonds Moné­taire Inter­na­tio­nal avait de son côté poin­té les « risques sub­stan­tiels » liés à l’a­dop­tion d’une cryp­to­mon­naie comme mon­naie officielle.

« Cer­tains pays pour­raient être ten­tés de prendre un rac­cour­ci : adop­ter des cryp­to-actifs comme mon­naies natio­nales », avait indi­qué l’institution.

« Plu­sieurs d’entre elles sont effec­ti­ve­ment sécu­ri­sées, simples d’utilisation et per­mettent de béné­fi­cier de frais de tran­sac­tions attrac­tifs. Nous pen­sons néan­moins que, dans la plu­part des cas, les risques et les coûts dépassent les avan­tages potentiels ».

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