Nikolay Storonsky, directeur général de la banque 100% mobile Revolut, semble être en profond désaccord Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase, qui avait affirmé que « le Bitcoin [était] une escroquerie(“fraud”). »
Il a indiqué que sa solution bancaire 100% mobile allait intégrer certaines crypto-monnaies d’ici au mois de décembre.
Un actif semblable à l’or
Pour M. Storonsky, le Bitcoin est loin d’être, comme le pensent certains, une pyramide de ponzi.
« Le Bitcoin n’est absolument pas une escroquerie » a‑t-il ainsi déclaré au cours d’un entretien accordé ce mardi à CNBC.
Le dirigeant estime toutefois que le Bitcoin serait principalement utilisé à des fins spéculatives.
« L’utilité de l’or, comme un moyen de paiement “quotidien”, est très limitée. Mais il existe tout de même un vaste marché, des volumes gigantesques qui sont échangés sur les marchés, et ces volumes influent sur son prix. » a‑t-il expliqué.
« La réponse à la question “Quel est le véritable prix de l’or ?” Personne ne le sait. C’est la même chose avec le Bitcoin. Les volumes augmentent, le prix explose, mais il n’y a pas d’implication du Bitcoin dans le monde réel, il est plutôt limité. »
L’homme estime que 99% des volumes de transaction du Bitcoin seraient ainsi « motivés par la spéculation, », tandis que seul 1% des montants échangés correspondraient à des applications « réelles ».
Une déclaration que certains pourront qualifier d’étonnante, dans la mesure où le nombre de commerçants acceptant les paiements en crypto-monnaie semble augmenter de jour en jour.
Cette dimensions spéculative a souvent fait l’objet de commentaires de la part de personnalités du monde de la finance. Tidjane Thiam, le directeur général du Crédit Suisse, avait ainsi expliqué que le Bitcoin correspondait à la définition même d’une bulle spéculative.
Pour M. Storonsky, qui fut un temps trader au sein du Crédit Suisse, le Bitcoin est relativement similaire à un autre actif – le pétrole.
« Si vous regardez le marché du pétrole, 90% du volume d’échange est lié à de la spéculation, 10% seulement à des achats “réels”, » a‑t-il indiqué.
Une « forte demande » pour la prise en charge des crypto-monnaies sur son application
Le directeur général de Révolut a expliqué à CNBC qu’il y avait une « forte demande » de la part de ses clients, qui aimeraient pouvoir profiter d’une fonctionnalité leur permettant d’acheter des monnaies numériques au travers de son application.
Cette tendance vient corroborer les résultats d’un récent sondage – 45% des jeunes de 18 à 24 ans interrogés avaient déclaré qu’ils aimeraient avoir la possibilité de transférer une partie de l’argent placée sur leur compte bancaire vers un compte d’épargne en Bitcoin.
Revolut fournit pour l’instant des cartes Mastercard prépayées sans contact, la possibilité de convertir son argent vers 26 monnaies différentes ainsi qu’un service de paiement de pair à pair.
Lorsque la fonctionnalité en question sera proposée, elle permettra aux utilisateurs d’acheter, de vendre et de conserver plusieurs crypto-monnaies – notamment des Bitcoins, des Ethers et des Litecoins.
Une autre société fintech, Square, s’est récemment mise à offrir la possibilité, pour l’instant à une poignée de ses clients, d’acheter et de vendre du Bitcoin.
Revolut avait déclaré vendredi dernier avoir atteint les 1 millions d’utilisateurs, et séduire 3 500 nouveaux clients chaque jour. La startup fintech a récemment demandé une licence bancaire européenne, et espère pouvoir offrir notamment des services de crédit.
En évoquant la croissance rapide de son entreprise, M. Storonsky a déclaré : « La raison pour laquelle nous allons si vite, c’est que nous apportons une valeur réelle à nos clients. »
Références : CoinTelegraph, CNBC