Dan Schulman, le CEO de Paypal, a déclaré que les commerçants ne pouvaient pas se permettre de prendre en charge le Bitcoin du fait de leurs faibles marges. C’est la raison pour laquelle il ne pourrait s’agir, selon lui, d’une « véritable monnaie ».
Le CEO de Paypal invoque la forte volatilité du Bitcoin pour le disqualifier en tant que moyen de paiment
Le mois dernier, le co-fondateur de Paypal, Max Levchin, s’était déclaré indécis au sujet du Bitcoin.
Le CEO de la société, Dan Schulman, est beaucoup plus sévère à l’égard de cet actif. Il a récemment expliqué au site The Street que celui-ci ne pouvait pas faire office monnaie :
« Je ne le pense pas pour le moment. Par ailleurs, nous voyons que la volatilité de la crypto-monnaie, probablement plus que jamais, la rend inutilisable pour constituer une véritable monnaie qui pourrait être acceptée par les marchands. Dans la mesure où ceux-ci ne s’appuient que sur de faibles marges, et que vous avez le Bitcoin qui grimpe et qui chute de 15% en seulement quelques semaines, de telles évolutions peuvent faire la différence entre une vente profitable et une vente qui fait perdre de l’argent », a‑t-il déclaré.
D’après les statistiques fournies par le S&P 500, le secteur de la vente au détail serait l’un des moins profitables au monde, avec des marges nettes de seulement 2 à 5%.
Pour combattre la volatilité du Bitcoin, les commerçants pourraient tout simplement décider d’échanger immédiatement leurs actifs numériques contre des monnaies fiduciaires. Ils pourraient s’inspirer de l’initiative de cette société : elle permet aux locataires de régler leur loyer en Bitcoin – les fonds sont automatiquement convertis en dollars, avant d’être envoyés aux propriétaires.
Cette conversion est toutefois, pour le moment, associée à des frais importants – des frais qui pourraient contraindre les détaillants à rogner sur leurs faibles marges.
Non au Bitcoin, oui à la technologie blockchain
Hier, Microsoft décidait de ne plus accepter les paiements en Bitcoin. D’après certaines rumeurs, cette décision de la firme de Redmond serait liée au faible volume de paiements en monnaie numérique qu’elle recevait, mais également aux frais de transaction élevés associés à ceux-ci.
Steam avait pris une décision similaire, en évoquant la volatilité de la crypto-monnaie – la société pourrait toutefois, à terme, prendre à nouveau en charge ce moyen de paiement.
Si M. Schulman ne semble pas croire en l’avenir du Bitcoin, il est enthousiaste vis-à-vis de la technologie blockchain :
« Je pense que vous devez faire la distinction entre le Bitcoin (ou les autres crypto-monnaies) en tant que monnaies, et le protocole sur lequel elles s’appuient, la blockchain » a‑t-il indiqué.
Ces commentaires résonnent avec ceux de nombreux dirigeants d’institutions financières et de prestataires de services de paiement.
Hier, la gouverneur adjoint de la Banque d’Israël, Nadine Baudot-Tjatenberg, clarifiait la position de son institution au sujet des crypto-monnaies. Elle indiquait qu’il s’agissait d’actifs financiers, se refusant à les considérer comme des monnaies.
Référence : Cryptovest