L’investisseur Raoul Pal estime que l’arrivée d’Ethereum 2.0 et d’un ETF sur l’Ether devraient allonger le cycle actuel des crypto-marchés, qui ne prendrait pas fin en décembre.
Deux chutes consécutives, avant une flambée jusqu’au printemps
Une flambée pour les crypto-marchés jusqu’à la fin de l’année ? Raoul Pal n’est pas de cet avis.
Ancien gérant d’actifs de Goldman Sachs et fondateur de Real Vision, l’analyste estime que le cycle actuel des crypto-marchés ne devrait pas, cette fois-ci, se terminer à la fin de l’année.
Dans un entretien accordé ce mercredi 3 novembre, le dirigeant a prédit que le « bull run » actuel ne prendrait pas fin en décembre, comme ce fut précédemment le cas en 2013 et en 2017. Il devrait plutôt s’étendre jusqu’aux mois de mars, d’avril ou de juin.
Selon Raoul Pal, le Bitcoin, l’Ether et les autres altcoins devraient toutefois, dans un premier temps, emprunter « le chemin le plus douloureux », avec potentiellement deux effondrements au cours des prochains mois :
« À mon avis, nous assisterons probablement à une première chute, puis à une seconde. Il s’agit du chemin le plus douloureux, et les marchés ont tendance à emprunter le chemin le plus douloureux », a‑t-il prédit.
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Lancement d’Ethereum 2.0 et arrivée d’un ETF
Ces derniers mois, l’investisseur est devenu de plus en plus haussier sur Ethereum, le qualifiant en août du « meilleur trade ».
« Une demande exponentielle couplée à une offre fixe, cela aboutit à une hausse exponentielle du prix », avait-il alors déclaré.
« Il s’agit de l’une des meilleures configurations que j’ai pu voir jusqu’ici ».
Le dirigeant estime que deux évènements devraient provoquer la flambée de l’Ether au cours du premier semestre 2022. Il a tout d’abord cité le lancement d’Ethereum 2.0 – le passage à un protocole de validation par preuve d’enjeu, avec des « stakers » qui remplaceront les mineurs.
Pour le financier, la flambée de l’Ether sera ainsi suscitée par une contraction de son offre, favorisée par le « staking » :
« Tout le monde “stake” ses Ethers [le fait de les placer pour obtenir des intérêts, ce qui est déjà possible grâce au contrat Ethereum 2.0]. Cela crée un déséquilibre d’offre et de demande immense pour l’Ether, avec seulement environ 11% de l’offre totale d’ETHs disponible. Tout le reste est bloqué pour le “staking” », a‑t-il déclaré.
Raoul Pal a également évoqué l’arrivée potentielle d’un ETF sur l’Ether, qui pourrait attirer de nombreux investisseurs institutionnels :
« Les institutions ont tendance à prendre leurs décisions d’allocation d’actifs par trimestre. Je pense que nous assisterons à des flux énormes durant le trimestre de janvier à mars de l’année prochaine ».
Pour le dirigeant, le cycle actuel de l’Ether ne devrait ainsi pas prendre fin à une date proche de la Saint Sylvestre, comme ce fut le cas en 2017, mais au printemps 2022 :
« Tout cela montre que nous assisterons à un cycle allongé. Je pense qu’il s’étendra jusqu’à une date comprise entre mars et juin, avant que nous n’assistions à une nouvelle phase ».
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Des cycles allongés ?
La théorie des cycles allongés est évoquée depuis plusieurs mois dans la crypto-sphère.
Elle fait référence aux cycles de halving du Bitcoin – la division par deux du rythme d’émission de nouveaux BTCs, environ tous les 4 ans. Les évolutions de son cours s’inscrivent dans ces cycles : on constate jusqu’ici une flambée du BTC dans les mois qui ont suivi chaque halving.
C’est ce qui s’est produit à partir de 2012 et 2016 (les deux premiers halvings), mais aussi depuis mai 2020, date du troisième et dernier halving.
Ces cycles, qui dictent les évolutions du cours du Bitcoin, ont également un impact sur les évolutions de l’Ether – et plus généralement sur celles de l’ensemble des crypto-marchés.
Mais cette fois, si la théorie des « cycles allongés » était vérifiée, il faudrait plus de temps au BTC – et plus généralement aux crypto-marchés – pour atteindre leurs plus hauts.
On peut d’ailleurs voir sur ce graphique proposé par l’analyste « PlanB » – qui voit le BTC atteindre 288 000 dollars au cours du cycle actuel – le retard du BTC par rapport à ses précédentes flambées :
On constate ainsi que la hausse du Bitcoin suite à son 3ᵉ halving (en rouge) est pour l’instant plus mesurée que celles ayant suivi son 1er halving (en bleu clair) et son 2ᵉ halving (en bleu foncé). L’impact de ces halvings pourrait ainsi, pour certains observateurs, progressivement se réduire, au fur et à mesure de l’augmentation du poids de la première cryptomonnaie.
Mais si l’impact du halving restait identique, jusqu’où pourrait aller le Bitcoin durant ce cycle, alors que son cours a déjà été multiplié par plus de 7 depuis mai 2020 ?
Pour Econoimetrics, s’il parvenait à suivre une trajectoire similaire à celle de 2016–2017, le BTC pourrait atteindre les 253 800 dollars au cours du cycle actuel – avant de chuter jusqu’à 42 150 dollars :