Depuis le début de l’année, de nombreux observateurs militent pour l’arrivée d’un ETF sur le Bitcoin – un produit indiciel qui permettrait de miser facilement sur la première monnaie numérique.
L’arrivée d’un tel instrument financier aux États-Unis pourrait offrir à la fois à des investisseurs institutionnels et à des épargnants la possibilité de spéculer sur le BTC de manière sécurisée et encadrée.
Mais pour Hester Peirce, une commissaire pro-crypto-monnaies de la Securities and Exchange Commission (SEC) – le gendarme des marchés financiers aux Etats-Unis – l’approbation d’un ETF sur le Bitcoin pourrait prendre un certain temps.
« Ne comptez pas trop dessus »
Au cours d’une conférence dédiée aux actifs numériques qui s’est récemment tenue à Washington, la commissaire a indiqué qu’elle tentait d’amener ses collègues à adopter une approche plus ouverte vis-à-vis des crypto-monnaies, et qu’elle espérait que l’organe de régulation se décide à approuver la mise sur le marché d’un ETF sur le Bitcoin.
Notons que cinq commissaires siègent à la SEC, et qu’une majorité de leurs voix est nécessaire pour qu’une demande d’ETF puisse être être acceptée.
Mme Peirce estime qu’une telle décision pourrait prendre un certain temps. Elle a ainsi appelé les investisseurs à ne pas s’attendre à une approbation imminente de la part du régulateur :
« Ne comptez pas trop dessus. Je préviens les acteurs du marché de ne pas placer toutes leurs attentes dans l’approbation d’un ETF sur le Bitcoin ou sur d’autres crypto-monnaies. Vous savez tous que je fais de mon mieux pour tenter de convaincre mes collègues d’adopter une approche plus ouverte vis-à-vis des actifs numériques ».
Selon la commissaire, il pourrait falloir attendre plusieurs années avant d’assister à la mise sur le marché d’un ETF sur le Bitcoin. Elle juge cependant que l’institutionnalisation de la crypto-sphère est inéluctable, et que ce secteur devrait vraisemblablement se renforcer au fil des années.
Cette semaine, le Nasdaq – le deuxième plus grand marché d’actions au monde – et Fidelity – le quatrième gestionnaire d’actifs – ont mené un tour de table de 27,5 millions de dollars pour accompagner la croissance d’ErisX, une plateforme d’échange de monnaies numériques. Une initiative qui illustre la professionnalisation de l’écosystème, initiée par de grands acteurs de la sphère traditionnelle.
La SEC va-t-elle céder ?
En juillet, la SEC avait officiellement rejeté la demande d’ETF sur le Bitcoin des frères Winklevoss. Le régulateur avait motivé son refus en indiquant que le BTC n’apportait pas, selon lui, de certitudes permettant de s’assurer que les investisseurs soient à l’abri de potentielles manipulations. Il estimait par ailleurs que cette demande ne s’appuyait pas sur des outils adéquats pour prévenir le blanchiment d’argent et la fraude.
Le mois suivant, le gendarme de la bourse américaine avait rejeté 9 autres demandes d’ETFs sur le Bitcoin. Ces produits financiers comptaient s’appuyer sur les cours des contrats à terme du Chicago Mercantile Exchange (CME) et du Chicago Board Options Exchange (CBOE) pour déterminer le prix du BTC sur lequel ils se baseraient.
Plus récemment, une demande formulée par le géant VanEck a suscité l’enthousiasme de nombreux observateurs de la crypto-sphère. D’autant que la société, qui revendique plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le secteur de la finance traditionnelle, compte adopter une approche différente. VanEck souhaiterait s’appuyer sur des marchés de gré à gré pour déterminer les prix des crypto-monnaies auxquels seront adossés son produit.
Et les volumes traités par ces marchés pourraient s’avérer être significativement plus importants que ceux qui transitent par les plateformes de crypto-trading traditionnelles, comme l’ont indiqué plusieurs études. La SEC pourrait ainsi potentiellement revoir sa position en approuvant dès l’année prochaine l’arrivée d’un « crypto-ETF ».
Référence : CCN