La Fondation Ethereum a annoncé le lancement de deux programmes de subventions. Ceux-ci visent à financer des projets qui pourraient permettre de faire face à la hausse du nombre de transactions qui prévaut sur le réseau Ethereum.
Des programmes de subventions pour « scaler » Ethereum
Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, semble déterminé à s’attaquer à la problématique de la scalabilité. Dans une annonce publiée le 2 janvier 2018, il dévoile la mise en place de deux programmes de subventions destinés à financer les projets qui pourront favoriser le développement des deux angles qu’il a choisis pour faire face aux conséquences de la popularité d’Ethereum : le « sharding » et les « protocoles de seconde couche ».
La Fondation Ethereum appelle ainsi les équipes de développeurs, les sociétés et les universitaires à candidater en présentant leur projet. Ceux-ci pourront ainsi prétendre à des subventions allant de 50 000 à 1 000 000 de dollars, qui récompenseront les efforts fournis par les participants pour accroître la capacité de l’écosystème. Ces subventions seront distribuées en fonction de la difficulté des problèmes auxquels s’attaqueront ces équipes, mais aussi de l’impact que pourra avoir leur projet sur l’avenir du réseau.
Pour Vitalik Buterin, la scalabilité constitue « le défi technique clé le plus important » pour permettre une adoption massive des applications blockchain.
En effet, si l’on a pu assister à la flambée du cours de l’Ether en 2017 (le prix de la monnaie numérique est passé de 8 à 750 dollars), les transactions effectuées sur le réseau ne sont pas en reste. Celles-ci ont fortement augmenté ces derniers mois – on en dénombre désormais plus d’1 million par jour :
Pour y faire face, le jeune développeur russo-canadien a évoqué les deux leviers principaux qui pourraient être utilisés : le « sharding » et les « protocoles de seconde couche » – des leviers qui seraient, selon lui, « complémentaires ».
Le « Sharding »
Actuellement en phase de développement, le sharding pourrait permettre de désengorger le réseau en répartissant les données à travers plusieurs couches. Chaque nœud Ethereum pourrait ainsi se contenter de n’héberger qu’une fraction de la totalité de la blockchain. Ces nœuds pour s” »aider » les uns les autres pour récupérer les données dont ils auront besoin.
Alors qu’un prototype fonctionnel du sharding pourrait sortir dans les prochains mois, son implémentation nécessitera le développement d’une série de logiciels qui permettront de mener à bien des tests préliminaires.
« Au cours de la prochaine étape », explique Vitalik Buterin, « nous voulons que vous soyez impliqués. Nous souhaitons que le “testnet” du sharding d’Ethereum, puis le “mainnet” du sharding, puissent dès le départ être associés à un écosystème multi-logiciel – la Fondation Ethereum ne soutiendra aucune implémentation spécifique ».
« La Fondation Ethereum offrira des subventions à des groupes indépendants, au sein de la communauté, qui souhaitent nous aider à implémenter le sharding, et à participer à la mise en place des “testnets” et des “mainnets” du sharding.
Ces paiements ne sont PAS destinés à constituer des sources de profits substantiels pour les organisations qui les recevront ; ils visent à couvrir les coûts qui seront nécessaires. Il faut ainsi comprendre que tous ceux qui participent à ce programme se verront offrir l’opportunité unique de prendre part au développement d’Ethereum 2.0, en collaboration étroite avec les chercheurs d’Ethereum Core, et de participer au développement de l’un des premiers logiciels qui sera disponible lorsque le mainnet du sharding sera déployé. »
Par ailleurs, une équipe de recherche subventionnée par la Fondation Ethereum offrira une intégration en continu pour le language de programmation Python, afin de pouvoir proposer une preuve de concept qui permettra de démontrer la faisabilité des propositions.
Des solutions « de seconde couche »
Au-delà du sharding, des solutions de scalabilité « de seconde couche » telles que Plasma ou les State Channels feront l’objet d’un deuxième programme de subvention, afin d’encourager les recherches liées à celles-ci.
Les solutions de seconde couche constituent des plateformes et des protocoles auxiliaires qui pourront permettre de désengorger la blockchain d’Ethereum en effectuant des calculs en dehors de celle-ci.
Qu’ils s’agisse ou non de blockchains, ces espaces numériques alternatifs fonctionneront d’une manière différente à celle du réseau Ethereum. En effet, les transactions qu’ils prendront en charge devront être vérifiées, d’une manière ou d’une autre, au travers du calque « de base » – autrement dit, de la blockchain Ethereum.
M. Buterin a indiqué que la Fondation Ethereum souhaitait permettre à ces équipes d” »exercer leur créativité et de développer des propositions de blockchains scalables, tout ceci en restant au sein de la famille Ethereum ».
La Fondation ambitionne ainsi d’encourager les développements qui pourront apporter des améliorations à la blockchain Ethereum :
« Pour y parvenir, nous annonçons un programme de subventions dédié aux projets qui développeront des plateformes “layer 2” de scalabilité et de réduction de la latence qui pourraient être déployées “au-dessus” d’Ethereum, en bénéficiant de la sécurité propre à la blockchain Ethereum en tant que « couche de base », et en ayant la possibilité d’interagir avec la communauté et avec la plateforme Ethereum ».
Les groupes qui souhaitent déposer leur candidature doivent faire parvenir un e‑mail à la Fondation, en indiquant le nom de leur projet, l’identité du candidat ainsi qu’une liste des développeurs qui seront impliqués. La candidature devra également inclure une présentation du projet, qui précisera l’impact qu’il pourrait avoir sur la scalabilité d’Ethereum, mais également des informations relatives à l’expérience de l« équipe dans les domaines du chiffrement, de la blockchain ou des registres distribués.
Enfin, les groupes candidats devront fournir un calendrier et une estimation du budget nécessaire à la réalisation de leur projet.
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Références : ETHNews.com, Blog.Ethereum.org, Etherscan