Au cours d’une conférence Blockchain qui s’est tenue la semaine dernière à Taipei, le co-fondateur du réseau Ethereum, Vitalik Buterin, a présenté la feuille de route du projet pour les années à venir.
Pour M. Buterin, les principales problématiques auxquelles les développeurs doivent répondre se situent dans quatre catégories : la « scalabilité » (autrement dit, la capacité du réseau à faire face à une augmentation du volume de transactions), la sécurité des « smart contracts », le protocole de consensus (qui s’appuie pour le moment sur la preuve de travail) et la confidentialité.
Plusieurs mises à jour du réseau, en particulier le hard fork Byzantium, qui a eu lieu en octobre, ont déjà offert des premières solutions dans ces quatre domaines majeurs.
Mais, comme l’a expliqué Vitalik Buterin au cours d’un entretien accordé au média sud-coréen Joong ang, il faudra probablement devoir attendre entre 2 et 5 ans pour véritablement résoudre l’un des problèmes les plus pressants d’Ethereum : la scalabilité.
M. Buterin a déclaré :
« Je dirais entre deux et cinq ans, avec des prototypes dans un an. Les différentes solutions de scaling, notamment le sharding, Plasma, ainsi que des systèmes permettant la création de nouveaux canaux tels que Raiden et Perun, ont déjà été pensés, et leur développement a démarré. Raiden est le premier d’entre eux, et une version minimale a déjà été déployée. »
Une feuille de route bien remplie
Concernant la scalabilité, la Fondation Ethereum et la communauté des développeurs semblent avoir accompli des progrès significatifs avec l’arrivée prochaine du « testnet » Casper, mais également la présentation de Plasma, une solution de scaling « off chain » développée par M. Buterin et Joseph Poon, co-créateur of du Lightning Network.
Casper est une solution de scaling à long terme, qui s’appuie sur une méthode de consensus hybride, alliant preuve de travail (proof of work) et preuve d’enjeu (proof of stake). Pour le moment, comme le réseau Bitcoin, la blockchain Ethereum ne s’appuie que sur un consensus atteint par la preuve de travail pour traiter les transactions.
Comme l’a expliqué Christian Reitwiessner, qui s’occupe des développements liés au langage Solidity, des solutions comme la preuve d’enjeu sont nécessaires afin d’éliminer la charge de travail que supportent les utilisateurs, les nœuds, mais également de mettre fin à la « dépendance aux mineurs ».
M.Reitwiessner a écrit :
« La scalabilité ne provient pas du fait que les Blockchains soient soulagées de leur travail, grâce à la création d’un grand nombre de chaînes plus petites, pour y loger les transactions. La scalabilité ne peut s’attendre que lorsqu’un utilisateur n’a pas a vérifier l’ensemble des transactions qui sont envoyées au système. »
Ethereum est différent du réseau Bitcoin puisqu’il a été conçu avant tout pour permettre le déploiement d’applications décentralisées (dApps). Ethereum a ainsi besoin d’un réseau « scalable » qui puisse permettre aux développeurs de créer des dApps qui seront à même de servir simultanément plusieurs millions d’utilisateurs.
Afin d’améliorer la confidentialité du réseau Etheruem, les développeurs cherchent à y intégrer la technologie zk-SNARKs, qui pourra permettre de conduire des transactions de manière anonyme.
Quelles tendances pour le prix de l’Ether en 2018 ?
Pour JP Vergne (@PirateOrg), professeur au sein de l’Ivey Business School, l’activité des développeurs constituerait le meilleur indice permettant de prévoir les évolutions du prix d’une crypto-monnaie.
« Nous avons réalisé que l’élément qui permettait le mieux de prédire le prix auquel s’échangerait une crypto-monnaie est l’activité des développeurs autour du projet. »
Ethereum constitue le seul réseau Blockchain public pour lequel l’activité des développeurs se rapproche de celle du Bitcoin. Par ailleurs, l’arrivée de solutions innovantes (Casper, Plasma, le sharding, zk-SNARKs) sur Ethereum conduit de nombreux observateurs à penser que son prix pourrait à nouveau augmenter en 2018.
Mike Novogratz, un célèbre investisseur, avait récemment déclaré qu’il voyait le prix de l’Ether tripler d’ici à la fin de l’année 2018.
Référence : CoinTelegraph
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