L’une des principales sociétés d’investissement au monde, Elliot Management, s’en est pris avec véhémence aux crypto-monnaies.
Des actifs « équivalents au néant »
« L’une des escroqueries les plus brillantes de l’Histoire ».
C’est de cette manière que la société d’investissement Elliot Management a présenté il y a quelques semaines les crypto-monnaies à ses clients.
Dans une lettre datant du 26 janvier, elle explique que les individus qui découvrent cet écosystème seraient passés d’un « WTHIT » (« What The Hell is This ? ») à une « FOMO » (« Fear Of Missing Out » – autrement dit, la peur de passer à côté d’un investissement profitable).
Elle assimile les investisseurs en crypto-monnaies aux acheteurs d’une « boîte noire » – une boîte qui serait en fait totalement vide.
Car ce fonds créé en 1977 par le milliardaire Paul Singer a décidé d’attaquer les crypto-monnaies sans prendre de gants. Il explique que celles-ci seraient « équivalentes au néant », et que l’intention d’investir dans ces actifs constituerait « un indicateur de l’ignorance sans limite de l’espèce humaine ».
Et de poursuivre ainsi :
« Ces crypto-monnaies ne constituent pas seulement une bulle. Elles ne représentent pas seulement une escroquerie. Il s’agit peut-être de la limite, de l’expression ultime, de la capacité des êtres humains à tirer profit de celles-ci et à espérer qu’elles atteignent les étoiles.
[…] Et la situation n’est pas glorieuse lorsque l’équivalent du néant attire des prêtres et des paroissiens qui font gonfler son prix – et que le simple fait qu’une foule d’acheteurs soient prêts à payer des prix toujours plus élevés soit perçu comme une validation de ce système, plutôt que comme un indicateur de l’ignorance sans limite de l’espèce humaine. »
Une rareté feinte ?
Plus loin dans sa lettre, Elliot Management décide de s’en prendre au nombre de Bitcoins en circulation, en partageant son scepticisme vis-à-vis de la rareté du Bitcoin.
Alors que l’offre de BTC est limitée à 21 millions, (et que 80% de ces coins ont déjà été émis), la société explique que les forks de sa blockchain pourraient poser une menace à cette rareté, en déclarant que « cette limite n’est pas aussi intouchable que ce que les évangélistes du Bitcoin souhaitent vous faire croire ».
Une accusation sans fondement… puisque personne n’est encore parvenu, plus de 9 ans après le déploiement du réseau Bitcoin, à émettre « artificiellement » de nouveaux BTC.
Mais il s’agit d’un reproche qui est fréquemment agité par les critiques de la crypto-monnaie, qui ont bien du mal à croire à la possibilité d’une « rareté numérique ». À la fin de l’année 2017, Charles Munger, le principal associé de Warren Buffett, déclarait ainsi que “l’Homme [était] capable de trouver une méthode pour créer plus de Bitcoins“.
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Le 1er janvier dernier, Elliott Management disposait de 34,1 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Et l’année dernière, le fonds Elliott Associates LP était parvenu à offrir un rendement de 8,7%.
Il y a quelques jours, la société Autonomous Next nous apprenait qu’il existait désormais 226 fonds d’investissement spécialisés dans les crypto-monnaies – un chiffre qui a plus que doublé en l’espace de quatre mois.
De leur côté, les fonds « traditionnels » sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les actifs numériques. Parmi eux, celui du milliardaire américain Bill Miller, qui confiait en décembre dernier que plus de la moitié de son fonds était investi en Bitcoin.
Après de telles déclarations, il est peu probable qu’Elliott Management décide de lui emboîter le pas.
Références : CoinTelegraph, Business Insider