Les crypto-monnaies ne risquent pas de faire de l’ombre aux monnaies « traditionnelles ». C’est en tout cas ce que pensent certains dirigeants du groupe JPMorgan Chase, qui jugent que celles-ci ne représentent pas une menace pour des monnaies comme l’euro ou le dollar.
Pas de quoi concurrencer les monnaies ficuiaires
La célèbre banque JPMorgan a récemment distribué une note à ses clients, dans laquelle elle explique que l’achat de crypto-monnaies ne serait pertinent que pour diversifier un portefeuille d’investissement.
Car ces actifs ne pourraient, selon elle, pas faire office de réserve de valeur ou de moyen d’échange – et ne seraient donc pas en mesure de venir « concurrencer » les monnaies fiduciaires :
« La forte volatilité du prix des crypto-monnaies – si on les compare aux monnaies traditionnelles, ou à un panier de biens et de services – a rendu incommode l’utilisation des crypto-monnaies en tant qu’unités de compte. Seuls des “fans” utilisent les crypto-monnaies en tant que moyen d’échange – du moins pour ce qui concerne les transactions “conventionnelles” de biens et de services ».
Il est vrai que des actifs numériques comme le Bitcoin ou le Litecoin sont loin d’être largement pris en charge par les commerçants.
Mais la situation est susceptible d’évoluer dans les mois ou les années à venir. En effet, certaines innovations, non mentionnées par JPMorgan – comme le Lightning Network du côté du Bitcoin, ou le service BitPay du côté du Litecoin – pourront grandement faciliter leur utilisation. Et l’on peut penser qu’un nombre plus important d’entreprises pourraient prochainement se mettre à accepter ces nouvelles formes de paiement.
JPMorgan estime que, même en supposant que la valeur des crypto-monnaies ne soit pas volatile, celles-ci auraient bien du mal à poser une menace aux monnaies traditionnelles :
« Même si l’on prend l’hypothèse d’une crypto-monnaie associée à une valeur stable, celle-ci ne devrait sans doute pas parvenir à concurrencer, pour des achats de biens et de services, le dollar – par exemple à Chicago – ou bien l’euro à Stuttgart. »
Ici, la holding financière semble faire abstraction de la dimension internationale des crypto-monnaies, qui peuvent être utilisées partout dans le monde.
Mais s’il peut être compliqué pour un magasin de luxe français d’accepter les paiements en yuans chinois, il pourrait parfaitement prendre en charge les Bitcoins – et permettre ainsi à des clients asiatiques de dépenser en son sein une partie de leurs économies.
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Le monopole des monnaies fiduciaires
La banque a cherché à étayer sa prise de position. Pour cela, elle a présenté les raisons pour lesquelles les monnaies fiduciaires jouiraient, selon elles, d’un monopole sur les marchés locaux :
« Depuis longtemps, les économistes voient les monnaies qui sont des réussites (c’est à dire avec un prix relativement stable) comme des monopoles naturels au sein d’une zone géographique donnée. Ce monopole émerge comme le résultat d’effets de réseaux : le fait de donner un prix à un repas proposé dans un restaurant new-yorkais en yen ne fait que peu de sens, dans la mesure où tous les clients du restaurant détiennent des dollars. »
Il s’agit d’un point de vue qui s’oppose radicalement à celui de Tim Draper, qui avait récemment déclaré ceci à Forbes :
“J’ignore les raisons pour lesquelles quelqu’un voudrait retourner vers les monnaies fiduciaires, alors que les crypto-monnaies sont décentralisées, sécurisées et mondiales – et que les monnaies fiduciaires sont soumises aux caprices de forces politiques“.
Ce célèbre capital-risqueur, à la tête de l’une des plus grandes fortunes en crypto-monnaies, est d’ailleurs persuadé que nous n’utiliserons bientôt plus d’euros ou de dollars :
“Dans 5 ans, si vous vous rendez dans un Starbucks ou un McDonald’s et que vous voulez payer un burger ou un café en monnaie fiduciaire, la personne au comptoir vous rira au nez”.
Pour JPMorgan, le marché noir serait le seul secteur de l’économie sur lequel les crypto-monnaies pourraient réellement venir concurrencer les monnaies fiduciaires.
Une prise de position qui n’étonnera pas ceux qui ont suivi les déclarations de son CEO, Jamie Dimon. Après avoir affirmé l’année dernière que le Bitcoin était une « escroquerie », il avait finalement indiqué qu’il « regrettait » d’avoir tenu de tels propos.
Références : RT, Bitcoinist
Ca c’est sur les cryptomonnaies ne concurrence pas les monnaies fiduciaires, elles les .… SUPPLANTENT !!! Dans 10 ou 20 ans, ils n’existera plus de monnaies fiduciaires, seulement des monnaies electroniques ! L’avenir est en marche
Du coup, il passe où et chez qui l’or qui est stocké pour garantir les monnaies fiduciaires ?
En bien de consommation comme n’importe quelle autre matière 1er. Et du coup, il y trouvera un [vrai] usage plutôt que de prendre la poussière…
Il y a bien longtemps que les monnaies fiduciaires ne sont plus garantis par l’or. Officiellement depuis 1971, dans les faits probablement avant…