Avec un cours multiplié par 700 en seulement 9 mois et l’arrivée de nombreuses ICOs, NEO a tout d’une success story. Le token s’échangeait, lors de la rédaction de cet article, à un peu plus de 145 dollars, après un record historique à 196 dollars mardi dernier.
Dans le même temps, NEO n’est pas à l’abri des craintes et des critiques. Alors que certains redoutent des pressions qui pourraient être exercées sur le réseau par Pekin, d’autres pointent du doigt la trop forte centralisation de la plateforme.
Avertissement : nous ne cherchons pas, dans cet article, à dénigrer NEO – une entité qui offre, pour de nombreux observateurs, l’une des technologies les plus prometteuses de l’écosystème. Et nous nous sommes d’ailleurs félicités à plusieurs reprises (ici, ici et là) des records franchis par cet actif au cours de ces dernières semaines.
Nous estimons seulement que nous devons faire preuve d’une certaine objectivité, et qu’il convient d’évoquer les craintes qui peuvent entourer cette crypto-monnaie. Ces craintes peuvent d’ailleurs expliquer, en partie, les raisons pour lesquelles la valorisation liée à ce réseau est toujours 10 fois moins importante que celle qui est associée à Ethereum.
Enfin, il ne s’agit pas d’une analyse exhaustive – si vous souhaitez évoquer d’autres informations, n’hésitez pas à vous appuyer sur la partie commentaires située à la fin de l’article.
Une année prometteuse
Alors qu’Ethereum avait monopolisé l’ecosystème des ICOs en 2017, certains estiment que 2018 pourrait être l’année de NEO.
Le projet TheKey, une technologie d’identification s’appuyant sur la blockchain, est récemment parvenu à lever 22 millions de dollars en seulement quelques minutes. D’autres projets, tels qu’Aphelion – une plateforme d’échange décentralisée – et Deepbrain – une plateforme dédiée à l’intelligence artificielle – ont également suscité un vif intérêt de la part des investisseurs.
Et d’autres ICOs vont prochainement être conduites, comme Apex, Narrative et Zeepin.
Pourtant, alors que tout semble aller pour le mieux, le réseau n’est pas épargné par les critiques.
Qui contrôle véritablement NEO ?
Da Hongfei, le CEO de NEO, est un homme de peu de mots – mais aussi de peu de tweets.
Alors qu’une autre figure chinoise de l’écosystème blockchain, Changpeng Zhao, le CEO de Binance, est avenant et locace, M. Hongfei semble être une énigme pour ceux qui, comme nous, ne le connaissent pas.
Et l’on peut en dire autant de son équipe, qui n’est pas réputée pour sa proximité avec les investisseurs.
La raison d’une telle discrétion ? Elle doit probablement être mise sur le compte des incertitudes liées à Pekin, qui pourrait décider de sévir contre le projet.
Comme les autres sociétés blockchain du pays, NEO cherche probablement à ne pas s’attirer les foudres des autorités chinoises, qui pourraient soudainement lui imposer des règles plus strictes. Car si ses équipes ont depuis quitté leur pays d’origine, l’entité conserverait des liens étroits avec celui-ci.
Mais ce qui semble constituer une faiblesse pourrait, selon certains observateurs, devenir également une force. En effet, si le gouvernement chinois décidait un jour d” »adouber » NEO et d’avoir recours à sa technologie pour faire fonctionner une partie des administrations locales, il s’agirait d’un véritable jackpot pour le réseau.
Il reste toutefois difficile de savoir jusqu’à quel point les autorités pourraient être prêtes à se tourner vers la technologie blockchain – des autorités souvent pointées du doigt pour leur manque de considération à l’égard des libertés de leurs citoyens.
Un réseau jugé trop centralisé… qui devrait bénéficier plus grande décentralisation pour 2018
Mais l’une des principales inquiétudes liées à NEO – et à d’autres crypto-projets – provient de son fort degré de centralisation.
Même si l’on peut penser que le terme « décentralisation » décrit un idéal impossible à atteindre (les réseaux Bitcoin et Ethereum peuvent être considérés comme partiellement centralisés), certains estiment que le pouvoir qui règne autour de ce projet serait trop peu dilué.
En effet, alors que les nœuds NEO sont contrôlés par un petit groupe d’individus proches de la société, on peut craindre les risques liés aux décisions qu’ils pourraient décider de prendre – même s’ils ont tout intérêt à ce que le projet réussisse son pari.
Car on ne compte qu’une dizaine de nœuds du côté de NEO – alors qu’à eux deux, les réseaux Bitcoin et Ethereum peuvent s’appuyer sur plus de 40 000 nœuds, répartis à travers le monde.
Cela devrait toutefois bientôt évoluer – mais peut-être pas de manière suffisante pour apaiser les craintes. À travers leur compte rendu de décembre, les équipes de NEO ont évoqué leur volonté de décentraliser le réseau.
Voici ce qu’elles ont expliqué :
» Nous souhaitons pouvoir disposer d’au moins 3 nœuds opérés par des parties tierces. La première phase de décentralisation est prévue pour fonctionner ainsi :
– 2 nœuds seront opérés par City of Zion [ndlr : la communauté de développeurs tiers NEO].
‑1 nœud sera opéré par la communauté, et sera financé par celle-ci (de manière indépendante à City of Zion).
– 2 nœuds seront opérés par des sociétés institutionnelles, tournées vers la technologie blockchain.
– 2 nœuds seront opérés par le NEO Council [ndlr : les équipes de la société] ».
- À lire également : « NEO’s Centralized Node System Isn’t New and Will Be Changed in 2018″
+90% en un mois pour la crypto-monnaie NEO
En un mois, le prix de NEO a quasiment doublé, passant de 76,15 dollars à plus de 140 dollars :
Et l’actif a battu il y a quelques jours son précédent record face au Bitcoin :
NEO s’échangeait principalement sur la plateforme sud-coréenne Upbit (non accessible aux européens), mais également sur Binance et Bitfinex.
Alors que Bittrex était encore il y a peu le premier marché pour NEO, la plateforme était aujourd’hui reléguée en septième position.
Elle faisait probablement les frais de l’impossibilité, depuis plusieurs semaines, de retirer ses NEOs – mais aussi des rumeurs selon lesquelles elle pourrait décider de radier l’actif de sa plateforme.
Pourtant, lors de la rédaction de cet article, Bittrex indiquait que cette indisponibilité était seulement liée à une mise à jour :
Et l’on pouvait voir qu’un nouveau wallet avait été publié hier par City of Zion :
Neon wallet v0.1.1 has been released by City of Zion (@coz_official). You can now add any NEP‑5 token to your wallet and use Neon v0.1.0 and above to participate in $NEO token sales. https://t.co/O4Toal4FuE
— NEO News (@NEOnewstoday) 18 janvier 2018
Une autre critique à l’encontre de Bittrex ? Elle concerne le GAS, l” »utility token » que se voient régulièrement attribuer les détenteurs de NEO.
Car si Binance permet d’obtenir des GAS pour chaque NEO stocké sur la plateforme, ce n’est malheureusement pas encore le cas de Bittrex.
Notez que NEO, contrairement au GAS, n’est pas divisible. Alors que les plateformes d’échange permettent d’acheter des fractions de NEO, il n’est possible d’envoyer que des NEOs « entiers » vers un wallet. On peut penser que cela ne pose pas de problème à certains investisseurs – mais la donne risquerait d’être différente si son prix atteignait un jour des niveaux semblables à ceux de l’Ether.
Si NEO parvenait à proposer un réseau moins centralisé, et que la plateforme permettait, à travers ses ICOs, de voir éclore des projets de qualité, l’actif pourrait très probablement continuer à s’apprécier. Toutefois, le spectre de mesures de répression émanant du gouvernement chinois continuera à planer au-dessus du réseau – même si l’on peut penser que NEO pourrait décider, à terme, de couper l’ensemble des liens qui le rattachent à son pays d’origine.
Pour la société de l’analyste Tom Lee, Fundstrat, cela ne fait aucun doute : il s’agit d’un actif prometteur. Celle-ci a publié hier une étude dans laquelle elle mentionne NEO, qui ferait partie des actifs sur lesquels il faudra compter en 2018.
Références : News.Bitcoin, /r/NEO
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.