Les deux géants des « comics » veulent garder le contrôle de leur propriété intellectuelle dans l’écosystème des NFTs.
Marvel et DC semblent rompre avec leur tradition. Jusqu’ici, les deux entreprises autorisaient les artistes ayant travaillé pour elles à vendre leurs créations, représentant des personnages de leurs univers.
Comme le rapporte Bloomberg, les deux colosses du divertissement ont décidé d’empêcher les artistes de vendre des NFTs représentant les héros qu’ils ont pu créer pour eux.
« Les créateurs ont toujours eu la possibilité de vendre leurs travaux originels de manière directe », regrette l’artiste Jason Schachter.
Cette décision est sans doute liée à l’incursion récente des deux mastodontes du « comics » dans le monde des NFTs, qui y ont trouvé un nouveau marché porteur. En août, Marvel avait décidé de vendre ses premiers « digital collectibles », à l’effigie du célèbre Spider-Man :
Spider-Man swings into the world of digital collectibles with five new spectacular statues available in @VeVe_official ! 🕸️ Learn more : https://t.co/btzi3Mnw1b pic.twitter.com/7iSZaC3zVz
— Marvel Entertainment (@Marvel) August 6, 2021
« Spider-Man fait son entrée dans l’univers des objets numériques de collection avec 5 nouvelles statues disponibles sur Veve !! »
En mars dernier, DC Comics avait déjà averti José Delbo, qui avait travaillé pour l’entreprise dans les années 70. Il était reproché au dessinateur d’avoir vendu des images numériques représentant Wonder Woman pour 1,85 million de dollars.
En interdisant à des artistes de monnayer des œuvres basées sur leurs propres personnages, Marvel et DC pourraient priver les créateurs d’une source de revenus importante. Bloomberg rapporte que le premier prévoirait toutefois de leur offrir la possibilité de générer des profits complémentaires grâce à la plateforme Veve, qui recense les collections de franchises populaires.
NFTs : retour au calme après l’euphorie
L’incursion de Marvel et de DC dans l’écosystème des NFts s’inscrit dans une tendance nouvelle pour les franchises, qui lorgnent sur les opportunités offertes par les tokens non fongibles.
C’est que le marché des NFTs a connu ces dernières semaines une croissance exceptionnelle, passant d’une simple « niche » animée par des crypto-investisseurs à un secteur notable de l’économie numérique.
De grandes entreprises se sont tournées vers cet univers, en lançant des objets de collection ou en s’offrant des NFTs populaires. En août, le géant du paiement Visa avait mis la main sur le « CryptoPunk » #7610 en déboursant pas moins de 165 000 dollars.
Après une euphorie cet été, avec une journée record à plus de 235 millions de dollars de transactions fin août, les volumes traités par OpenSea – la plateforme numéro 1 d’échange de NFTs – ont très nettement diminué. Dimanche, la bourse de tokens n’avait enregistré que 54,3 millions de dollars de ventes.
Sur les 7 derniers jours, les principales collections avaient connu des baisses de volumes importantes : ‑48,94% pour les CryptoPunks, ‑58,91% pour le Bored Aped Yacht Club ou encore ‑86,88% pour Loot.
En tête du classement, seuls les NFTs The Sevens enregistraient une hausse, avec +575,21% d’échanges sur une semaine.