Tous ceux qui détiennent des altcoins le savent : lorsque le Bitcoin se déprécie, il entraîne bien souvent dans sa chute une bonne partie des autres actifs numériques. Pour Brad Garlinghouse, le PDG de la société Ripple, cette « BTC dépendance » devrait prochainement prendre fin.
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BTC et altcoins : des technologies « fondamentalement indépendantes »
Jusqu’à présent, les évolutions du cours de la majorité des monnaies numériques ont été étroitement liées à celles de la premier crypto-monnaie, le Bitcoin, qui fut lancée en 2009.
Mais pour Brad Garlinghouse, le PDG de la société californienne Ripple, les marchés devraient prochainement intégrer les différences fondamentales qui peuvent exister entre ces différents actifs. Ainsi, l’emprise du Bitcoin sur le cours des altcoins devrait progressivement s’atténuer :
« Il existe une très forte corrélation entre le prix du XRP et celui du Bitcoin. Il s’agit pourtant de technologies open-source fondamentalement indépendantes », a déclaré M. Garlinghouse ce mercredi au cours de l’émission “Power Lunch” diffusée sur la chaîne américaine CNBC. « Il est encore trop tôt, mais vous pourrez constater avec le temps l’émergence d’un marché plus rationnel, avec des comportements qui refléteront cette indépendance ».
Rappelons que Ripple est le nom de la société établie à San Francisco qui développe actuellement un réseau destiné à faciliter les paiements financiers internationaux. De son côté, le XRP constitue le token qui peut être utilisé sur ce même réseau par des institutions financières qui souhaitent effectuer des transactions transfrontalières, de manière quasi-gratuite et quasi-instantanée.
Selon M. Garlinghouse, Ripple aurait connu un premier trimestre record, en nouant des accords avec 20 nouvelles sociétés. L’entreprise a notamment annoncé cette semaine la mise en place d’un partenariat avec la plus grande banque du Koweït, qui vient ainsi s’ajouter à la liste des institutions financières (dont fait notamment partie MoneyGram) qui testent déjà le XRP pour réaliser des paiements transfrontaliers.
XRP : ‑84% face au dollar depuis le début de l’année
Pourtant, dans le même temps, le cours du XRP s’est effondré.
L’actif – qui a perdu près de 84% de sa valeur depuis un record historique à plus de 3,80 dollars franchi le 4 janvier dernier – représente actuellement la moins performante des principales crypto-monnaies sur l’année 2018 :
Mais l’ensemble de l’écosystème a souffert sur la même période, alors que les valorisations du Bitcoin et de l’ensemble des altcoins ont toutes deux chuté d’environ 46% en 2018.
Avec une « Market Cap » de près de 24 milliards de dollars, le XRP reste cependant solidement accroché à sa 3ème place du classement des crypto-monnaies, derrière l’Ether et devant le Bitcoin Cash.
Pour M. Garlinghouse, la volatilité que l’on retrouve sur les crypto-marchés devrait prochainement s’atténuer :
« Il s’agit toujours d’un secteur émergent, et les opérations de trading sont encore dominées par de la spéculation », a‑t-il déclaré. « Je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que les gens comprennent mieux leurs différents cas d’usage ».
Si l’on pouvait dénombrer, lors de la rédaction de cet article, 1635 actifs numériques s’échangeant sur les marchés, le dirigeant de Ripple pense que la majorité de ces coins auront « disparu » d’ici une dizaine d’années :
« Nous allons voir arriver en cours de route une correction. De nombreux acteurs de cet écosystème, qui ne sont pas en train de résoudre un veritable problème, vont disparaître », a‑t-il ainsi prédit.
Le XRP, un véritable titre financier ?
Brad Garlinghouse a par ailleurs salué le rôle du gendarme de la bourse américaine – la Securities and Exchange Commission (SEC) :
« La SEC intervient comme il se doit, dans la mesure où l’on a pu constater l’existence de nombreuses fraudes », a‑t-il déclaré. « Le gouvernement devrait protéger les investisseurs et les entreprises, même si l’on assiste à l’émergence d’innovations réellement utiles ».
L’organe de régulation doit également déterminer si les crypto-monnaies doivent être ou non assimilées à de véritables titres financiers. Jay Clayton, son président, avait déclaré en mars dernier qu’il estimait que tous les tokens proposés dans le cadre d’ICOs constituaient bel et bien des titres, et qu’ils devaient être soumis aux règles qui s’appliquent aux valeurs mobilières.
Mais pour M. Garlinghouse, le fait d’assimiler le XRP à un véritable titre financier n’aurait pas de sens :
« Si vous possédez du XRP, vous ne possédez pas de droits sur les profits ou les dividendes de la société », a‑t-il expliqué.
Références : CNBC, Bitcoinist
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.