La plupart des investisseurs en crypto-monnaie ont suivi un chemin identique. Ils ont tout d’abord entendu parler du Bitcoin, et ont décidé d’acheter leurs premiers satoshis.
Ils ont ensuite rapidement pu constater qu’il existait des centaines d” »altcoins » (d’autres crypto-monnaies « alternatives » au Bitcoin) : l’Ether, le Ripple, le Litecoin, le Zcash,…
Ces altcoins s’appuyent eux aussi sur la technologie blockchain – mais visent d’autres objectifs et sont assortis d’autres fonctionnalités, d’autres protocoles de validation…
Mais que sont vraiment ces altcoins ? Qu’est-ce qu’apportent ces différentes crypto-monnaies alternatives au Bitcoin ? Comment obtenir des informations sur celles-ci – et comment les acheter ?

Qu’est-ce que sont les altcoins… et à quoi servent-ils ?
Le terme « altcoin » est une abréviation de « Bitcoin alternative ». Sont donc concernées l’ensemble des crypto-monnaies – à l’exception du Bitcoin.
Il s’agit d’alternatives au Bitcoin dans la mesure où ce sont également des actifs numériques, qui s’appuient sur la technologie blockchain.
Il existe aujourd’hui plusieurs centaines d’altcoins (on pouvait en dénombrer 1469 lors de la rédaction de ce guide).
Vous vous en doutez : une majorité d’entre eux n’ont pas grand intérêt. MacronCoin, LePenCoin, FAILCoin, FraudCoin,.. Des centaines de monnaies numériques n’apportent strictement aucune fonctionnalité nouvelle, et n’ont été conçues qu’avec l’objectif d’attirer suffisamment d’investisseurs pour permettre à leurs développeurs de générer des revenus.
Certaines s’écroulent d’ailleurs du jour au lendemain. C’était le cas, il y a quelques semaines, de l’actif numérique Confido (« je fais confiance » en italien), dont le dirigeant s’est envolé dans la nature avec les sommes levées lors d’une ICO (levée de fonds en crypto-monnaie), provoquant une chute violente du cours de l’actif.
Comme tout le monde peut décider de lancer sa propre crypto-monnaie, de nouveaux actifs naissent chaque semaine – et une majorité d’entre eux finiront dans l’oubli.
Dans le même temps, certains altcoins proposent des innovations extrêmement intéressantes, qui permettent d’ailleurs à leur réseau d’être valorisé à plusieurs milliards de dollars.
Certains cherchent à remplacer le Bitcoin en proposant une version « améliorée » de ce protocole qui a été imaginé en 2008. Le Litecoin de Charlie Lee en est sans doute le meilleur exemple : il s’agit d’une version modifiée du Bitcoin (avec un algorithme de hachage et un « blocktime » différents), qui vise à proposer des frais et des délais de transaction réduits.
D’autres ne comptent pas se limiter à un système de paiement. C’est le cas de réseaux comme Ethereum ou NEO, qui proposent de véritables écosystèmes permettant de lever des fonds, de déployer des applications décentralisées, de développer des « smart contracts »,…
On peut également citer les crypto-monnaies anonymes. Certaines d’entre elles, comme Monero, s’appuient sur une blockchain non transparente, et permettent ainsi d’effectuer des transactions de manière confidentielle – une confidentialité que n’offre pas le Bitcoin, qui est un réseau pseudonyme.
Enfin, d’autres comme Nano permettent d’effectuer des paiements de manière quasi-instantanée, sans aucun frais de transaction.
Altcoins vs Bitcoin : le match
Pour les « Bitcoin maximalists », il n’y a qu’une seule monnaie qui soit digne d’intérêt : le Bitcoin.
Ils estiment qu’il s’agit de la première monnaie totalement décentralisée, et indiquent qu’elle est la seule à pouvoir s’appuyer sur un volume de transaction et un taux de hachage considérables. Ils évoquent également les effets de réseau pour expliquer pourquoi ils ne jurent que par le Bitcoin.
- À lire également : « Le Bitcoin : le “roi” des actifs numériques »
Pourtant, même en étant extrêmement enthousiaste vis-à-vis du Bitcoin et en pensant qu’il devrait rester l’actif le plus valorisé de l’écosystème pendant au moins plusieurs années, on peut estimer que les altcoins ont également un rôle à jouer.
D’autant plus que le Bitcoin a été conçu pour offrir une alternative décentralisée au système financier – et les altcoins participent à une telle décentralisation. Par ailleurs, s’il est difficile de modifier le Bitcoin (comme on a pu le constater lors de la « guerre des forks »), les altcoins offrent un formidable « laboratoire », qui permet d’aller bien plus loin que ce que permet de faire le « testnet » (la blockchain alternative) du Bitcoin.
On peut également penser que le Bitcoin profite de l’émergence de ces altcoins. Il s’agit toujours de l’actif de référence utilisé par les traders pour obtenir ces monnaies numériques alternatives. Et à chaque fois que l’une d’entre elles est évoquée dans la presse généraliste, l’auteur va invariablement évoquer le Bitcoin, qui constitue le socle de cet écosystème.
Enfin, la présence des ces altcoins offre du choix aux utilisateurs – Bitcoin et altcoins ne sont pas antinomiques. S’ils estiment que le BTC ne remplit pas son rôle, notamment du fait de frais et délais de transactions en hausse (des problématiques qui sont en train d’être réglées, notamment grâce à des solutions de « scaling » dites « de seconde couche ») ou d’un manque d’anonymat, ils peuvent parfaitement décider de se tourner vers d’autres monnaies alternatives.
Quel était le premier altcoin ?
Créé en avril 2011, Namecoin fut le premier altcoin.
S’il peut servir de moyen d’échange, il a avant tout été développé pour décentraliser le processus de réservation de noms de domaine.
Même s’il n’était plus classé que 229ème lors de la rédaction de cet article, l’actif s’échangeait toujours sur plusieurs plateformes.
Se tourner vers les crypto-monnaies alternatives, une bonne idée ?
En 2017, la valorisation de ces altcoins avait considérablement augmenté, passant de moins de 2,3 milliards de dollars à 373 milliards de dollars :
Dans le même temps, même si le prix du Bitcoin enregistrait une croissance de 1500% sur l’année, sa domination sur le marché des crypto-monnaies diminuait nettement, passant de 87% à 38% :
Doit-on pour autant bouder le Bitcoin, et se tourner exclusivement vers ces crypto-monnaies alternatives ? Probablement pas.
Tout d’abord, certaines crypto-monnaies alternatives, qui n’ont pourtant pas encore proposé de produits véritablement fonctionnels, sont déjà valorisées à plusieurs milliards de dollars. On peut donc se demander si leurs équipes parviendront à justifier, dans les mois à venir, de telles valorisations.
Ensuite, alors que le Bitcoin est déjà considéré comme volatil, de nombreux altcoins le sont à un degré bien supérieur. Par conséquent, si les possibilités de gains sont importantes, les pertes en capital le sont également.
Ces actifs sont également susceptibles de faire l’objet de manipulation des cours, alors que leurs volumes d’échange sont faibles et que les marchés sur lesquels ils s’échangent ne sont que très peu régulés.
Par ailleurs, un trader fortuné (surnommé « whale ») peut s’offrir une part conséquente des coins disponibles, ce qui va faire grimper leur prix. Il va ainsi pouvoir attirer des investisseurs, qui vont vouloir profiter de cette hausse – et qui s’attendent à ce qu’elle se poursuive. Une fois que le cours aura suffisamment augmenté grâce à leur arrivée, le trader va pouvoir revendre soudainement l’ensemble de ces coins – et réaliser ainsi un profit.
Il s’agit d’ailleurs du mécanisme utilisé par les groupes de « pump and dump », qui consiste à attirer un maximum d’investisseurs sur une valeur, pour pouvoir gagner de l’argent à leurs dépens.
Par conséquent, mieux vaut éviter de se précipiter sur les actifs qui sont en train de flamber, et privilégier ceux dont la technologie est prometteuse, et qui semblent être sous-évalués par rapport à d’autres réseaux concurrents. Il convient pour cela d’être attentif à la « Market Cap » affichée par CoinMarketCap, qui permet de se faire une idée de la valorisation d’un actif – le prix d’un coin, à lui seul, ne fournissant à ce titre aucune indication.
- À lire également :« Qu’est-ce que la “Market Capitalization” d’une crypto-monnaie ? »
Parmi les facteurs auxquels ils convient de s’intéresser, on peut notamment citer :
- des développeurs actifs, avec un certain « track record »
- une large communauté d’investisseurs et de « supporters », qui semblent vouloir s’engager sur le long terme
- des volumes d’échange relativement élevés
- de véritables cas d’usage, qui seront susceptibles d’attirer de nombreux de utilisateurs dans les mois/années à venir
Vous pouvez également vous rendre sur CoinGecko, qui propose des scores (développeur, communauté et intérêt public). Même si ceux-ci sont calculés à partir d’un algorithme (et qu’il vous faudra affiner ces résultats à l’aide de vos recherches), il peut s’agir d’un outil précieux pour dénicher des actifs prometteurs.
Notre conseil : prenez-le temps de mener des recherches approfondies avant d’investir dans un actif. Et rappelez-vous que ce n’est pas parce qu’un ou deux internautes s’enthousiasment sur Twitter ou sur Reddit en évoquant leur dernier achat, qu’il s’agit forcément d’une acquisition pertinente.
Vous devez également bien comprendre qu’il s’agit d’actifs extrêmement risqués. Certains observateurs estiment d’ailleurs qu’il serait déraisonnable d’investir plus de 1 ou de 2% de son patrimoine dans ces monnaies numériques alternatives. Quel que soit votre choix, mieux vaut n’y placer que des sommes que vous pouvez vous permettre de perdre.
Enfin, même si des applications comme Blockfolio permettent de suivre en temps réel l’évolution de votre portefeuilles de crypto-monnaies, celle-ci n’est peut-être pas pertinente si vous vous placez dans un objectif de long terme. Mieux vaut peut-être acheter quelques valeurs et les oublier pendant plusieurs mois – afin de vous éviter quelques angoisses.
Comment acheter des Altcoins ?
La majorité des altcoins peuvent être obtenus, pour les investisseurs européens, à travers deux plateformes : Binance et Bittrex.
Notez que celles-ci ne permettent pas, contrairement à Coinbase, d’échanger directement des euros contre des actifs numériques. Vous devrez ainsi d’abord acheter des Bitcoins (ou des Ethers) avec Coinbase (ou à l’aide d’un autre service), puis les envoyer vers ces plateformes – et c’est alors que vous pourrez obtenir, en échange, des altcoins.
Pour savoir sur quels marchés s’échangent chacuns de ces altcoins, la procédure à suivre est relativement simple.
Vous pouvez vous rendre sur CoinMarketCap, puis cliquer sur l’actif que vous souhaitez obtenir. En s’intéressant par exemple à la crypto-monnaie alternative TRON (TRX), vous n’avez plus qu’à cliquer sur « Markets » afin de connaître les plateformes vers lesquelles vous pouvez vous tourner :
En tant qu’européen(ne), la plateforme qui vous permettra d’obtenir le plus grand nombre d’actifs, avec des volumes d’échange conséquents, c’est Binance.
Vous pourrez y retrouver la majorité des principaux altcoins référencés sur CoinMarketCap. N’hésitez pas à accéder à notre tutoriel de Binance – vous y découvrirez comment créer et sécuriser votre compte, mais également comment vous pouvez procéder à vos premiers échanges.
Pour trouver d’autres actifs, vous pouvez également opter pour d’autres plateformes telles que Kucoin, Bittrex, Mercatox, ou encore Cryptopia.
Notez qu’il est fortement recommandé :
- de mettre en place, dès votre inscription, une méthode d’authentification à deux facteurs. Un pirate qui parviendrait à dérober votre login et votre mot de passe n’aurait ainsi pas la possibilité d’accéder à votre compte et de dérober vos crypto-monnaies.
- de ne pas vous servir de ces plateformes pour « stocker », sur le long terme, vos altcoins. Nous vous invitons à utiliser, pour chaque monnaie numérique, des portefeuilles logiciels (chaque altcoin est associé à un portefeuille différent, qui devrait être référencé sur son site officiel). Pour une sécurité renforcée, vous pouvez vous offrir un Ledger Nano S, qui permet de stocker de nombreux altcoins.
Si vous souhaitez formuler des remarques, ou nous poser des questions au sujet de ces crypto-monnaies alternatives, n’hésitez pas à utiliser l’espace commentaires ci-dessous.
Références : CCN, CoinMarketCap, CoinGecko
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.