L’économiste en chef de la banque ING pour la zone Euro a déclaré que le Bitcoin « redeviendra un projet de niche », une fois que l” »effet de mode » qui l’entoure sera passé.
Alors que le Bitcoin a atteint un nouveau record historique hier en franchissant le seuil des 20 000 dollars, et que des contrats à terme adossés à la monnaie numérique sont désormais proposés par le Chicago Mercantile Exchange, certains observateurs estiment qu’il ne s’agirait que d’un simple effet de mode.
ING ne croit pas à la démocratisation du Bitcoin
C’est le cas de Tenuis Brosens, l’un des économistes en chef d’ING, qui a donné son point de vue sur la crypto-monnaie dans une note de recherche diffusée ce lundi matin. Il s’agit d’une prise de position qui semblerait décrire la « vision actuelle » du groupe bancaire.
D’après les informations relayées par City A.M., M. Brosens estime que la frénésie qui entoure actuellement le Bitcoin devrait prochainement s’essouffler :
“Personne ne peut prédire l’avenir, mais notre vision actuelle est la suivante : un jour, au-delà de l’effet de mode, le Bitcoin redeviendra un projet de niche prospère, tel qu’il l’a été au cours de ses premières années. »
À rebours du point de vue des « bitcoin maximalists », qui pensent que la monnaie numérique est universelle et peut permettre à tout un chacun de bénéficier de services financiers de manière autonome, M. Brosens estime que celle-ci ne s’adressa bientôt plus qu’à un groupe restreint d’individus.
« Parmi les utilisateurs, ont retrouvera des “geeks”, des personnes obsédées par la question de la confidentialité, des personnes effrayées par l”(hyper)inflation, ainsi que des personnes qui souhaitent contourner les banques centrales pour des raisons idéologiques ou criminelles, » a‑t-il ainsi indiqué.
Il semble être en profond désaccord avec les résultats d’une étude que nous avions précédemment relayée. Ceux-ci montraient que la part des Bitcoins destinés à financer des transactions illicites serait en baisse, et qu’elle serait devenue minoritaire depuis 2016 :
De telles estimations restent cependant très hypothétiques, notamment du fait de la nature « pseudonyme » du Bitcoin.
Ce commentaire s’inscrit dans la lignée des déclarations émises la semaine dernière par le PDG du Groupe ING, Ralph Hamers, qui avait déclaré qu’il n’était « pas encore convaincu » par la valorisation des crypto-monnaies.
Un potentiel dans les pays en voie de développement
Cette année, la majeure partie des dirigeants bancaires se sont montrés très critiques à l’égard du Bictoin.
Mais certains ont choisi de ne pas rejeter totalement la crypto-monnaie, et préfèrent attendre de voir comment les choses évoluent C’est le cas de Lloyd Blankfein, CEO de Goldman Sachs, qui avait déclaré dans le cadre d’un entretien accord à Bloomberg que le Bitcoin « n’était pas pour lui, » sans pour autant rejeter en bloc la monnaie numérique :
« Il y a de nombreuses choses qui n’étaient pas, dans le passé, faites pour moi, et qui ont très bien fonctionné. Si on se retrouvait dans 20 ans et qu’on réalisait que le Bitcoin avait fonctionné, je pourrais vous expliquer pourquoi il a fonctionné. Mais, si je me base sur tout ce que je sais, je ne peux pas affirmer qu’il va fonctionner.”
À lire également : « Groupes bancaires et banques centrales réagissent face à l’émergence du Bitcoin »
Faisant écho aux réserves émises par de nombreux dirigeants bancaires, M.Brosens a confié que ses inquiétudes étaient en partie nourries par le manque de stabilité du prix du Bitcoin.
« Les soutiens du Bitcoin avancent le fait que la volatilité de la monnaie sera réduite une fois que celle-ci sera plus largement utilisée. Ceci pourrait être vrai. Toutefois, le Bitcoin reste une monnaie avec une offre de monnaie fixe, sans le soutien d’une banque centrale pour gérer la stabilité des prix. »
Même s’il a indiqué que le Bitcoin se trouvait face à « de sérieux obstacles » qui pourraient compromettre sa capacité à prendre le pas sur les méthodes de paiement les plus communément utilisées, M. Brosens a concédé que la monnaie numérique recèlerait un « potentiel » dans les économies en voie de développement.
Références : CityAM, Bitcoinist