En fin de semaine, la crypto-monnaie Ripple enregistrait une baisse d’environ 26%, passant de 3,84 dollars jeudi matin à 2,83 dollars dans la soirée de vendredi. Lors de la rédaction de cet article, la crypto-monnaie avait retrouvé des couleurs, et s’échangeait à 3,37 dollars.
Parmi les facteurs qui ont provoqué cette baisse, on peut évoquer la mise au point récente de Coinbase.
Alors que de nombreux investisseurs étaient persuadés de l’arrivée imminente de Ripple sur la plateforme californienne, celle-ci avait calmé leur enthousiasme en déclarant qu’elle n’avait pas encore pris la moindre décision au sujet des crypto-monnaies qui allaient être ajoutées sur sa plateforme.
Voici ce qu’indiquait Coinbase dans un communiqué publié jeudi :
« Nous n’avons pris aucune décision concernant l’ajout d’actifs supplémentaires, que ce soit sur GDAX ou sur Coinbase. Tout déclaration contraire est fausse, et n’est pas autorisée par la société ».
Pour le moment, Coinbase ne propose que 4 crypto-monnaies : Bitcoin, Ether, Litecoin et Bitcoin Cash. Et si de nombreux investisseurs sont pendus à ses lèvres, c’est parce qu’il savent que la prochaine monnaie numérique qui sera ajoutée sur la plateforme pourrait possiblement voir son cours flamber.
« Conjuguer crypto-monnaies et banques, ça n’a pas de sens »
Alors que XRP est toujours la deuxième crypto-monnaie la plus importante en termes de « capitalisation » (environ 130 milliards de dollars), l’ancien CEO de Ripple, Chris Larsen, a sans doute perdu quelques places au sein du classement des personnes les plus riches de la planète.
Lors du record historique de XRP, la fortune de M. Larsen était estimée à environ 37 milliards de dollars – une bonne partie étant liée aux 5,19 milliards de XRP qu’ils détiendrait (soit près d’1/7ème de l’offre).
Aussi, pour certains observateurs, Ripple ne serait pas une crypto-monnaie comme les autres.
C’est le cas d’Erik Voorhees, le CEO de la plateforme ShapeShift. Il estime que les liens qui unissent Ripple à des institutions bancaires dissonent avec la mission poursuivie par le Bitcoin depuis 9 ans. Il craint que celles-ci ne suscitent l’apparition de restrictions, qui seraient imposées aux individus utilisant le réseau, ou qu’elles ne débouchent sur des problématiques en termes de confidentialité.
« La raison pour laquelle Ripple flambe à ce point : il s’agit d’une bulle », a‑t-il indiqué. « Le fait de conjuguer crypto-monnaies et banques n’a pas de sens. L’idée derrière les crypto-monnaies, c’est que l’on n’ait plus besoin des banques. Ce n’est pas intéressant en tant que perspective d’innovation financière ».
La guerre est déclarée
Brad Garlinghouse, l’actuel CEO de Ripple, a récemment répondu sur Twitter aux différentes critiques qui étaient adressées à l’encontre du réseau.
Vendredi, des échanges houleux l’opposaient à Nathaniel Popper, un journaliste du New York Times.
Over the last few months I’ve spoken with ACTUAL banks and payment providers. They are indeed planning to use xRapid (our XRP liquidity product) in a serious way. This is a sampling of what I heard : pic.twitter.com/y3TN8YRC34
— Brad Garlinghouse (@bgarlinghouse) 5 janvier 2018
Expliquant qu’il citait des individus « proches d’établissements bancaires », il indiquait que les banques ne s’intéressaient pas, pour le moment, à Ripple – ajoutant qu’il était difficile de « comprendre pourquoi XRP pourrait être utilisé par celles-ci ». Il estimait par ailleurs qu’une hausse au-delà des 1000% au cours du mois de décembre était injustifiée, et que nous pourrions être surpris dans quelques années en consultant à nouveau les évolutions du cours de Ripple en 2017.
M.Garlinghouse n’a pas hésité à rapidement répliquer, en expliquant s’appuyer, de son côté, sur « de véritables banques et prestataires de services de paiement » :
« Au cours des derniers mois, je me suis entretenu avec de VÉRITABLES banques et prestataires de paiement. Et ils prévoient bien d’avoir recours à xRapid (notre produit XRP de liquidité), et ce de manière sérieuse. Voici un résumé de ce que j’ai pu entendre : https://t.co/y3TN8YRC34″
« Un crypto-actif à part »
Si certains pensent que Ripple pourrait être actuellement surévaluée, de nombreux investisseurs estiment qu’il ne s’agissait là que d’une simple correction, et que la monnaie numérique pourrait continuer à s’apprécier au cours des prochains mois.
Depuis la nuit de vendredi à samedi, XRP était à nouveau entrée dans une période haussière – elle s’échangeait à 3,37 dollars lors de la rédaction de cet article.
Et certains lui prédisent un avenir radieux.
C’est le cas de Michael Graham, analyste financier chez Canaccord Genuity. Il s’est récemment félicité des tests menés par plusieurs établissements financiers japonais et sud-coréens, qui aimeraient avoir recours à Ripple pour pouvoir effectuer des paiements transfrontaliers – en indiquant toutefois que la bonne tenue de tels partenariat était nécessaire « pour pouvoir justifier le prix de XRP ».
« L’écosystème Ripple va désormais devoir croître pour pouvoir justifier le prix de XRP », a‑t-il affirmé. « Mais le cas d’usage pour XRP est bien clair. Ceci en fait un crypto-actif à part ».
Par ailleurs, si l’on ignore toujours si Coinbase ajoutera un jour XRP sur sa plateforme, on sait que le fournisseur de portefeuilles numériques Bitgo a récemment mis en place des wallets XRP spécialement conçus pour les entreprises – une décision qui pourrait aider cette crypto-monnaie à se démocratiser.
- À lire également : « 2018, l’année de Ripple ? »
Références : Bitsonline, Fortune