Nayib Bukele, le président du Salvador, a révélé ce lundi matin que son pays avait profité de la chute du Bitcoin pour mettre la main sur 150 BTCs supplémentaires.
Les crypto-marchés sont dans le rouge. Lors de la rédaction de cet article, le BTC s’échangeait à 43 350 dollars, enregistrant une baisse de plus de 8% sur les dernières 24 heures :
De son côté, l’Ether avait perdu près de 10% de sa valeur, tandis que de nombreuses cryptomonnaies – Solana, XRP, Dogecoin, Polkadot ou encore Avalanche – avaient enregistré des chutes à deux chiffres :
« Buy the dip »
« Ils ne peuvent jamais vous battre si vous achetez lors des phases de baisse », a tweeté le dirigeant, ajoutant ensuite qu’il s’agit d’un « conseil présidentiel ».
Avec cette récente acquisition, le Salvador détient désormais 700 coins – soit environ 31 millions de dollars de Bitcoin.
They can never beat you if you buy the dips.
— Nayib Bukele 🇸🇻 (@nayibbukele) September 20, 2021
Le gouvernement de Nayib Bukele avait acheté ses 400 premiers BTCs le 6 septembre, la veille de l’adoption par le Salvador du Bitcoin comme monnaie officielle.
La première cryptomonnaie s’échangeait alors à près de 53 000 dollars, avant d’enregistrer une baisse de plus de 10% le lendemain. Celle-ci avait fait suite au lancement du portefeuille officiel du gouvernement, le « Chivo », marqué par de nombreuses difficultés techniques.
Le Salvador avait déjà tiré profit de cette première chute, en s’offrant 150 BTCs supplémentaires – portant alors ses crypto-réserves à un total de 550 BTCs :
It appears the discount is ending 🥲
Thanks for the dip @IMFNews. We saved a million in printed paper.
El Salvador now holds 550 bitcoin.#BitcoinDay #BTC 🇸🇻
— Nayib Bukele 🇸🇻 (@nayibbukele) September 7, 2021
Le gouvernement sous pression
Cette dernière acquisition intervient alors qu’une enquête a été ouverte contre le gouvernement au sujet de ses achats de BTC, mais également du financement des crypto-distributeurs qui ont été récemment installés dans le pays.
Comme l’a rapporté Reuters la semaine dernière, la Cour des comptes du Salvador – une juridiction chargée de contrôler la régularité des dépenses publiques – a reçu une plainte de l’organisation Cristosal, qui souhaite que soit audité le financement de ces mesures.
À cela s’ajoute la colère de nombreux citoyens – qui se déclaraient il y a quelques semaines majoritairement opposés à l’adoption du BTC. La semaine dernière, le jour de l’indépendance du Salvador, plusieurs manifestations ont d’ailleurs éclaté dans le pays. Si certains activistes se contentaient de brandir des pancartes affichant des slogans comme « Nous ne voulons pas du Bitcoin » ou « Non à la dictature », d’autres sont allés jusqu’à détruire un distributeur de BTC installé à San Salvador, la capitale du pays.