Après avoir atteint un nouveau record historique vendredi après-midi, au-dessus des 18 000 dollars, le Bitcoin est ensuite entré dans une phase de correction, qui semble logique suite à la forte hausse de cette semaine.
Il reste maintenant à savoir si l’arrivée des contrats à terme sur le Bitcoin, qui seront proposés dès demain aux clients du Chicago Board Options Exchange, aura un impact sur son prix.
Le Bitcoin coupé dans son élan
2017 a été une année incroyable pour le Bitcoin. Nous avons pu assister à des hausses significatives – même si celles-ci ont, très naturellement, été entrecoupées par quelques corrections.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le prix de la monnaie numérique est en hausse de 108% sur les 30 derniers jours, mais surtout de près de 1500 % depuis le début de l’année, alors qu’il était inférieur à 1000 dollars.
Mercredi, le Bitcoin a connu un nouveau record historique, en dépassant la barre symbolique des 18 000 dollars (15 300 euros) :
Personne ou presque ne s’attendait à ce que le Bitcoin puisse atteindre de tels niveaux en 2017.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. La monnaie numérique semble désormais rencontrer des difficultés à maintenir son prix au-dessus des 15 000 dollars.
Il est bien difficile de savoir comment celui-ci va évoluer au cours des prochains jours – et comment la monnaie numérique va appréhender l’arrivée des contrats à terme au sein du Chicago Board Options Exchange.
Pour certains, il s’agirait d’une bénédiction : ils évoquent une arrivée massive d’investisseurs institutionnels, qui, même s’ils n’achèteront pas directement des Bitcoins, pourront apporter de la liquidité à ce marché, tout en conférant une légitimité nouvelle à la monnaie numérique.
Pour d’autres, il pourrait s’agir d’une mauvaise nouvelle. Les investisseurs n’auraient plus aucune raison d’acheter des Bitcoins, puisqu’ils pourraient se tourner vers des instruments financiers leur permettant de spéculer sur le cours de la monnaie numérique. Ils ourront ainsi bénéficier d’outils financiers plus perfectionnés, sans avoir à créer un compte sur une plateforme spécialisée dans les crypto-monnaies, ou à ouvrir un portefeuille numérique.
Le tout sans compter les sempiternelles évocations de la formation d’une bulle spéculative, dont le Bitcoin fait maintenant l’objet depuis plusieurs années.
Des volumes élevés
On notera que les volumes échangés restent considérables, et dépassent toujours les 12 milliards de dollars sur les 24 dernières heures.
Par ailleurs, il convient de préciser que les écarts de prix qui prévalaient entre les plateformes sud-coréennes et les autres ont nettement diminué, alors que l’on constatait près de 3 500 dollars d’écart entre les cours affichés sur Bithumb et Bitfinex.
- À lire également : « Pourquoi les sud-coréens payent-ils plus cher leurs Bitcoins ? »
C’est une surprise : BitMEX est devenue, et de très loin, la première plateforme sur laquelle s’échange le Bitcoin.
Par ailleurs, on constate que le « top 5 » est dominé par des paires « BTC/monnaie fiduciaire », ce qui constitue généralement un signe positif.
Enfin, on notera que la paire BTC/EUR se situe à la 33ème place du classement – on peut penser qu’une majorité des traders européens préfèrent utiliser le dollar pour acheter et vendre des Bitcoins, ce qui leur permet de spéculer au travers de marchés plus liquides.
Les défis qui s’annoncent
Si la hausse de la popularité du Bitcoin semble clairement impacter positivement son prix, elle a aussi un effet pervers : elle met en lumière les limites du réseau, qui a du mal à gérer l’afflux actuel d’activité.
On peut ainsi voir que la taille de la « mempool », qui stocke les transactions en attente d’être confirmées par les mineurs, a considérablement augmenté ces derniers jours :
C’est aussi le cas des frais de transaction, qui ont atteint sur la journée d’hier un total de 641 Bitcoins (notez que cette hausse peut toutefois s’expliquer, en partie, par la hausse du nombre de transactions quotidiennes effectuées sur le réseau) :
Dans le même temps, les équipes de développement du Lightning Network ont récemment annoncé qu’elles étaient parvenues à conduire des transactions sur le réseau Bitcoin.
Cette technologie devrait permettre, probablement d’ici quelques mois, d’apporter une solution au problème de « scalabilité » de la blockchain Bitcoin, en créant des « canaux de paiements » en dehors de celle-ci. Et il s’agit peut-être d’un passage obligé si la première monnaie numérique ambitionne de devenir un jour un moyen de paiement incontournable.
Références : Coinmarketcap, TheMerkle, Blockchain.info
