Le nombre de portefeuilles détenant plus de 1 000 BTCs a atteint son plus bas niveau depuis 2012. Dans le même temps, le nombre de wallets possédant entre 100 et 1 000 Bitcoins a nettement augmenté au cours des derniers mois, alors que de nombreux investisseurs institutionnels se sont tournés cette année vers les crypto-marchés.
Le nombre de « Bitcoin whales » en chute libre depuis fin 2020. C’est ce qu’a indiqué ce dimanche 17 octobre le journaliste Colin Wu, rapportant des données de la société Glassnode. Celle-ci a constaté que le nombre d’adresses détenant 1 000 BTCs ou plus avait atteint un plus bas à 82 :
According to Glassnode, the number of addresses with current holdings of ≥ 10,000 Bitcoins has dropped to the lowest level in history, with only 82 Bitcoin addresses holding ≥ 10,000 Bitcoins. pic.twitter.com/78e6Lwi7Ys
— Wu Blockchain (@WuBlockchain) October 17, 2021
La dernière fois que ce chiffre avait été atteint, c’était le 15 décembre 2012, quatre ans après le lancement du réseau Bitcoin. Mais il s’agit d’une autre époque : le cours du BTC ne s’élevait alors qu’à 13,51 dollars. Lors de la rédaction de cet article, la première cryptomonnaie s’échangeait à 62 220 dollars – soit un prix multiplié, entre temps, par plus de 4 600.
Peut-on pour autant en conclure que les « baleines » Bitcoin sont une espèce en voie de disparition ? Pas vraiment. Comme l’a précisé ensuite Colin Wu, qui rapportait des données de la société Santiment, « le nombre d’adresses détenant 100 à 1 000 BTCs a augmenté de manière significative au cours des cinq dernières semaines » :
However, according to Santiment, the number of addresses holding 100 to 1,000 BTC has increased significantly in the past five weeks.
— Wu Blockchain (@WuBlockchain) October 17, 2021
En prenant en compte le fait que ces adresses possèdent approximativement entre 6 et 60 millions de dollars de BTCs – sans doute suffisamment pour être considérées comme des « mini-whales » – ces données montrent que le nombre de ces gros détenteurs de Bitcoins est en hausse depuis début septembre.
Dans le même temps, le nombre de « long-term holders » – les portefeuilles qui n’ont pas transféré de BTCs au cours des 155 derniers jours – a récemment atteint un record historique, malgré la hausse des cours. Ceux-ci détenaient la semaine dernière près de 13,3 millions de coins, soit environ 70% de l’offre en circulation :
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Goldman Sachs : « une véritable classe d’actifs »
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’augmentation du nombre de wallets détenant 100 à 1 000 BTCs.
On peut tout d’abord citer la décision du Salvador de faire du BTC sa monnaie officielle. La « Loi Bitcoin », entrée en vigueur le 7 septembre dernier, oblige notamment les commerçants à accepter les paiements en BTC. Cette mesure avait été introduite malgré plusieurs manifestations et des sondages montrant qu’une majorité de la population était en défaveur de l’adoption de l’actif numérique.
Ces derniers jours, le cours du Bitcoin a dépassé à nouveau les 60 000 dollars, grâce notamment à l’anticipation du lancement du fonds indiciel (ETF) de ProShares. Cet instrument financier permettra aux investisseurs américains de s’exposer facilement à la cryptomonnaie, à travers un produit d’investissement régulé. S’il confère une nouvelle légitimité au BTC, il pourrait avoir un impact limité sur son offre : il ne sera pas directement adossé à l’actif numérique, mais à des contrats à terme sur le Bitcoin.
Selon la crypto-société B2C2, la hausse récente du BTC ne serait pas liée aux épargnants et aux petits traders, mais à l’incursion d’investisseurs institutionnels et de « family offices » dans la crypto-sphère. Une étude menée cet été par Goldman Sachs montrait que 20% de ces derniers voyaient dans les actifs numériques un bon moyen de se prémunir contre l’inflation.
En mai, Goldman Sachs avait publié une étude dans laquelle ses experts présentaient le Bitcoin comme « une véritable classe d’actifs » :
Crypto, a new asset class – quite a comprehensive report by Goldman. pic.twitter.com/FP2sewJCTx
— Alex Krüger (@krugermacro) May 21, 2021
Il s’agissait d’un véritable revirement par rapport à l’année précédente, alors que la banque avait déclaré que « les cryptomonnaies, notamment le Bitcoin, [n’étaient] pas une classe d’actifs » :
Remember last week when we were all bullish for the Goldman Sachs Bitcoin call ?
— Zack Voell (@zackvoell) May 27, 2020
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Référence : Decrypt