Alors que le Bitcoin tend à se démocratiser chez les citoyens de nombreux pays, les directeurs financiers (CFO) de grandes sociétés ne semblent majoritairement pas très enthousiastes vis-à-vis des crypto-monnaies. Et pour beaucoup, le Bitcoin constituerait une bulle spéculative. Ils partagent ainsi les sentiments exprimés récemment par certaines grandes figures de la finance, comme Warren Buffett ou Tidjane Thiam.
La chaîne CNBC à interrogé 97 directeurs financiers, évoluant dans de grandes sociétés telles qu’AT&T, Aviva, Levi ou Mastercard. Seuls 43 ont accepté de répondre à ses questions.
Parmi eux, près de 30% ont affirmé que le Bitcoin avait beau être « bien réel », il s’agissait tout de même d’une bulle spéculative.
Cette vision est assez similaire à celle que l’on entend souvent dans la bouche de responsables financiers, qui se montrent généralement hostiles au Bitcoin. On notera toutefois que la majorité des répondants (30,2%) ont affirmé qu’ils « n’en savaient pas suffisamment » pour pouvoir se prononcer sur la question.
Par ailleurs, quelques responsables semblent croire à une poursuite de la hausse du prix du Bitcoin. Ils étaient ainsi 14% (soit 6 personnes sur les 43 qui ont participé) à déclarer que le Bitcoin était « réel, et que son prix [allait] continuer à augmenter. »
Ces résultats interviennent alors que certaines entreprises ont récemment déclaré qu’elles pourraient se tourner vers les crypto-monnaies.
On peut notamment citer citer le partenariat récemment noué par Ripple avec American Express et la banque Santander, qui a fait monter la valeur de la crypto-monnaie de plus de 25%.
« Aucune décision n’a encore été prise »
Pour Karim Hajjar, directeur financier du groupe Solvay, « aucune décision n’a encore été prise au sujet du Bitcoin. »
« Il ne s’agit pas d’une monnaie qui serait utilisée par une entreprise qui générerait plusieurs milliards de dollars… c’est quelque chose qui attise notre curiosité, nous y sommes très ouverts, mais nous n’avons pas encore trouvé une manière permettant de l’intégrer dans notre business, » a‑t-il expliqué.
Il a poursuit ainsi :
« Si un client venait nous voir en nous disant “J’ai quelques Bitcoins que j’aimerais utiliser pour acheter vos produits,” la première chose que je ferais, c’est de ne pas refuser cette proposition, et de trouver un moyen de revendre ces Bitcoins avant d’accepter l’offre, et de m’assurer ensuite que nos produits correspondent aux besoins du clients. »
Ainsi, même si le dirigeant semble adopter une attitude plutôt ouverte vis-à-vis du Bitcoin, il n’envisage pas de stocker des crypto-monnaies pour le compte de son entreprise.
D’autres sociétés, comme Overstock.com, ont opté pour une approche différente. Le détaillant accepte les paiements en Bitcoins depuis 2014, et recevrait environ 300 000 dollars de monnaies numériques tous les mois. Il conserverait la moitié de celles-ci, en s’attendant à ce que leur valeur augmente au fil des années.
Patrick Byrne, le CEO d’Overstock.com, avait déclaré :
« Le gouffre entre une quasi-totale absence de prise en charge des paiements en crypto-monnaies chez les commerçants et la montée rapide du prix du Bitcoin est frappant. »
Références : CoinTelegraph, CNBC