Le dirigeant de la division consacrée aux marchés d’actifs numériques de Goldman Sachs a déclaré que la réglementation empêchait pour l’instant sa société de proposer des services de garde de crypto-monnaies à ses clients.
Il juge que la récente baisse des crypto-marchés est « saine » pour l’écosystème, et aimerait voir émerger un plus grand nombre d’entreprises proposant des produits et de services de qualité.
« Nous ne pouvons pas conserver vos coins »
Non, Goldman Sachs n’est pas sur le point d’offrir des services aux investisseurs qui aimeraient lui confier la garde de leurs crypto-monnaies.
« L’une des questions que l’on me pose est la suivante : “Pouvez-vous conserver mes coins ?”. Je réponds “Non, nous ne pouvons pas le faire” », a expliqué Justin Schmidt, le directeur de la division des marchés d’actifs numériques de la banque, lors de la conférence Consensus Invest organisée ce mardi à New York par CoinDesk.
« L’un des éléments que nous avons du prendre en considération lorsque nous avons bâti notre entreprise, c’est ce que nous pouvons et ce que nous pouvons pas faire, eu égard à l’aspect réglementaire ».
Ainsi, d’un point de vue réglementaire, « il y a des éléments sur lesquels nous sommes limités », a déclaré M. Schmidt durant la conférence, ajoutant que ses clients étaient « relativement curieux » vis-à-vis de cet écosystème et de la manière dont ils pourraient stocker leurs actifs numériques de manière sécurisée.
Goldman Sachs fait partie des banques majeures de Wall Street s’étant déjà tournées vers la crypto-sphère. Le mois dernier, elle avait investi dans la société BitGo, qui propose des services de garde d’actifs numériques. C’est aussi l’un des premiers géants financiers à offrir à ses clients des services de compensation adossés aux contrats à terme sur le Bitcoin proposés par le CBOE et le CME.
L’année dernière, on apprenait que Goldman Sachs pourrait même lancer une plateforme d’échange de crypto-monnaies – une décision à laquelle la banque d’investissement aurait décidé de renoncer temporairement en septembre.
« J’attends de voir émerger des produits et des services de niveau institutionnel »
Pour le dirigeant, de nombreuses avancées ont eu lieu dans la crypto-sphère au cours des derniers mois.
M. Schmidt a ainsi cité l’arrivée imminente des contrats à terme de la startup Bakkt, ou encore l’incursion du gestionnaire d’actifs Fidelity dans cet écosystème.
Malgré tout, il estime que les investisseurs institutionnels restent prudents, et que des progrès doivent être réalisés dans les offres de garde qui leur sont proposées.
« Les services de garde constituent la pièce maîtresse, c’est un aspect tout à fait nécessaire », a‑t-il déclaré. « Ils s’inscrivent dans un système intégré, dont chaque composante doit fonctionner avec les autres de manière sécurisée. Il faut pouvoir faire confiance à ces différentes composantes, qu’elles concernent l’achat d’un actif, son transfert, ou encore son stockage dans une optique de long terme ».
Mais M. Schmidt estime que d’autres obstacles, comme par exemple les risques de piratage des plateformes d’échange, doivent encore être levés.
Alors qu’il juge que la chute récente des crypto-marchés est « saine », il espère voir arriver prochainement dans l’écosystème de nouvelles sociétés susceptibles de disposer d’offres qualitatives.
« Ce que j’aimerais réellement voir, c’est de la recherche et du développement vers de véritables produits et services », a‑t-il lancé. « De bien des manières, le fait que la spéculation généralisée ait été étouffée au cours des derniers mois semble constituer un élément sain pour l’écosystème. J’attends avec impatience de voir émerger des sociétés offrant des produits et des services de niveau institutionnel ».
En septembre, Martin Chavez, le chef de l’investissement de Goldman Sachs, avait démenti tout revirement du géant bancaire au sujet des crypto-monnaies. Il avait déclaré que son entreprise planchait toujours sur des produits financiers adossés au Bitcoin, dans la mesure où « c’est ce que veulent ses clients ».
« La prochaine étape de cet examen concerne ce que l’on appelle des contrats à terme sans livraison physique, qui sont des produits dérivés financiers non cotés, réglés en dollars américains, et qui s’appuient sur le prix de référence BTC/USD établi par plusieurs plateformes d’échange », avait-il déclaré, sans toutefois définir de calendrier.
Référence : Bloomberg