Alors que le Bitcoin vient de franchir pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 10 000 dollars sur une grande partie des plateformes d’échange, la monnaie numérique reste une source de divisons.
Si certains observateurs continuent d’évoquer l’existence d’une bulle spéculative, d’autres se mettent à garnir les rangs des « crypto-enthusiasts » – c’est d’ailleurs le cas de certaines institutions qui semblaient pourtant, dans un premier temps, hostiles à la crypto-monnaie.
Après le CME Group, qui devrait introduire un contrat à terme sur le Bitcoin dès le mois de décembre, c’est le groupe bancaire JPMorgan Chase qui pourrait bientôt s’y mettre – alors même que son PDG, Jamie Dimon, avait qualifié la monnaie numérique de « fraude » il y a seulement quelques semaines.
Et si l’une des plus grandes banques au monde décidait de se tourner vers le Bitcoin, elle pourrait inciter ses concurrentes à lui emboîter le pas.
Par ailleurs, de nombreux analystes sont particulièrement optimistes à l’égard de l’avenir du Bitcoin.
C’est le cas de, Mike Novogratz, un investisseur de renom, qui avait déclaré la semaine dernière que de nombreux investisseurs institutionnels étaient sur le point d’entrer sur le marché du Bitcoin.
L’homme avait par ailleurs prédit il y a quelques jours un dépassement de la barre symbolique des 10 000 dollars d’ici à la fin de l’année 2017, alors que le Bitcoin valait un peu plus de 8000 dollars.
Des corrections inévitables
De nombreux observateurs voient la hausse qu’a connu le Bitcoin depuis le début de l’année comme étant constitutive d’une « bulle spéculative » – et prédisent une correction imminente.
Pour M. Novogratz, qui était l’invité du Fast Money show diffusé sur la chaîne CNBC, le prix du bitcoin devrait tout de même atteindre les 40 000 dollars avant la fin de l’année prochaine.
« Le Bitcoin pourrait atteindre les 40 000 dollars d’ici à la fin de l’année 2018. Il le pourrait facilement. Le prix de l’Ether, qui, je crois, vient d’atteindre les 500 dollars ou s’en approche, pourrait quant à lui tripler. »
M. Novogratz a notamment expliqué cette hausse par l’offre limitée du nombre de Bitcoins.
Il a ainsi affirmé qu’avec une offre maximale de 21 millions de coins (qui sera atteinte aux alentours de l’année 2140), le marché ne pouvait pas être inondé par de nouvelles « actions ».
« Ce qui est différent avec ces coins, par rapport aux autres actifs, c’est qu’il n’y a pas la possibilité de jouer sur leur offre. Par conséquent, il s’agit d’une situation rêvée pour un spéculateur, puisque, alors que la demande d’achat augmente, aucune hausse de l’offre ne vient la contrebalancer. Chaque hausse de prix va ainsi être exacerbée. Elle sera exacerbée au fur et à mesure que le prix augmente. Mais il y aura des corrections de 50%. Cette exacerbation aura également des effets à la baisse. »
L’homme a expliqué que « peut-être plus de 20% », ou « peut-être même 30% » de sa fortune était investie en crypto-monnaie. Il a expliqué que son portefeuille numérique se constituait pour moitié de Bitcoin, et pour moitié d’Ether.
Il a toutefois tenu à alerter les investisseurs en expliquant qu’il leur recommandait de ne pas mettre plus de 1 à 3% de leur patrimoine dans les monnaies numériques – et éventuellement 5 à 10% pour les particuliers les plus fortunés.
L’ancien gestionnaire de fonds n’est pas le seul expert à avoir admis que des corrections seraient inévitables à l’avenir.
Max Keiser, qui anime le Keiser Report sur la chaîne Russia Today, a également évoqué la menace d’une forte correction. Mais il estime que celle-ci ne devrait pas intervenir avant que le prix du Bitcoin ne dépasse le seuil des 25 000 dollars.
« Tant que ce prix ne sera pas atteint, il semblerait que l’on continue d’assister à un fort mouvement haussier. » a‑t-il ainsi déclaré.