Selon des informations révélées par le New York Times, le New York Stock Exchange (NYSE) – la plus grande des bourses mondiales – prévoirait de lancer une plateforme de trading de Bitcoin.
Le New York Stock Exchange pourrait lancer une plateforme de trading de BTC
Cette nouvelle a été révélée il y a quelques heures par le New York Times, qui s’est procuré des documents émanant d’Intercontinental Exchange (ICE), la société-mère du NYSE.
Cette initiative aurait été confirmée par 4 personnes proches du dossier, qui ont souhaité garder l’anonymat. Aucun détail précis sur cette plateforme n’a fuité, et un porte-parole de la société a indiqué au journal qu’il ne souhaitait pas commenter cette rumeur.
En s’appuyant sur des contrats « swap », la bourse d’échange pourrait donc prochainement offrir à ses clients la possibilité d’acheter et de conserver des Bitcoins. Ces instruments financiers devraient lui permettre d’opérer en conformité avec les règles établies par la Commodity Futures Trading Commission américaine – ce dont ne peuvent pas encore se prévaloir de nombreuses plateformes d’échange de crypto-monnaies.
La semaine dernière, on apprenait que Goldman Sachs allait se tourner vers les crypto-monnaies en lançant, d’ici « quelques semaines », un contrat à terme adossé au Bitcoin. Celui-ci devrait offrir aux investisseurs évoluant dans la sphère de la finance traditionnelle la possibilité de spéculer sur les évolutions du cours de l’actif.
Rana Yared, la directrice générale de la banque d’investissement, avait confié que cette initiative intervenait malgré sa défiance et celle de ses collègues à l’égard du BTC, et qu’il s’agissait de répondre à la demande croissante de ses clients :
« Lorsqu’un client nous confie : “Je veux détenir du Bitcoin ou des contrats à terme, car je pense qu’il s’agit d’une réserve de valeur alternative”, cela nous interpelle », avait-t-elle indiqué.
Ainsi, au même titre que le Chicago Mercantile Exchange (CME) et que le Chicago Board Options Exchange (CBOE), Goldman Sachs ne compte pas permettre à ses clients d’acquérir directement des crypto-monnaies. La plateforme se contentera de leur offrir la possibilité d’acheter et de vendre des contrats indexés sur la valeur du BTC – des contrats qui seront liquidés en espèces.
Une « véritable » plateforme d’échange de BTC
De son côté, le NYSE développerait une « véritable » plateforme d’échange de Bitcoin, qui permettrait aux investisseurs d’acheter et de vendre directement du BTC.
Notons que certaines entités telles que Coinbase Custody permettent déjà à des investisseurs institutionnels d’acheter et de conserver des quantités importantes de crypto-monnaies – le minimum de transaction sur le site californien est d’ailleurs fixé à 15 millions de dollars. On peut donc penser, à première vue, que la plateforme d’échange de Bitcoins du NYSE se contentera d’offrir des services similaires à ceux qui sont déjà disponibles sur le marché.
Mais il s’agit d’une initiative hautement symbolique, qui montre que la plus grande des bourses mondiales – qui gère chaque jour plusieurs dizaines de milliards de dollars de volumes d’échange – a décidé de ne plus ignorer les crypto-marchés, qui suscitent un intérêt croissant auprès de nombreux investisseurs.
Parallèlement, d’autres géants de la finance pourraient eux aussi lancer une plateforme de crypto-trading. Il y a tout juste deux semaines, Adena Friedman, la dirigeante du Nasdaq – le deuxième plus grand marché d’actions des États-Unis – avait déclaré que la bourse d’échange pourrait « certainement envisager de proposer une plateforme d’échange de crypto-monnaies ».
Une demande « sans précédent »
Certains observateurs pourront s’étonner de ces nombreuses initiatives. Car le Bitcoin, dont le « White Paper » avait été publié en octobre 2008, constitue pour beaucoup un moyen de s’émanciper de la sphère financière traditionnelle en effectuant des paiements sans faire intervenir le moindre tiers de confiance.
Pour ces institutions, il s’agit sans doute de répondre à l’appétence de nombreux investisseurs, qui peuvent penser que les actifs numériques sont susceptibles de leur procurer des rendements supérieurs à ceux qu’ils peuvent obtenir sur les marchés actions.
Dans un entretien accordé hier au NYTimes, Paul Chou, fondateur de LedgerX et ancien de chez Goldman Sachs, a rapporté que le Bitcoin suscitait un fort intérêt auprès de nombreux acteurs de la finance traditionnelle :
« Le secteur fait face, pour la première fois de l’histoire du Bitcoin, à un intérêt institutionnel sans précédent. Je suis fasciné en constatant que ceux qui sont aujourd’hui les plus enthousiastes étaient bien souvent, à l’origine, les plus sceptiques. Il s’agit d’une méfiance saine. Mais à un moment la perception bascule, et ce pour de nombreuses institutions – je pense que nous y sommes ».
Mais plusieurs grandes figures de la finance campent sur leurs positions. C’est le cas du milliardaire Warren Buffett, qui a récemment comparé l’actif à « de la mort aux rats », ou de son associé Charlie Munger, qui estime que « le Bitcoin ne vaut rien, il s’agit d’or artificiel ». Bill Gates, le cofondateur de Microsoft, a quant à lui déclaré qu’il serait « prêt à “shorter” le Bitcoin s’il existait un moyen de le faire ».
Références : New York Times, CCN