Visa souhaite créer un réseau de paiement « de seconde couche » qui permettra d’échanger des stablecoins et des monnaies numériques de banques centrales. Si le projet n’en est qu’à ses prémices, des premiers tests ont été réalisés sur la blockchain Ethereum.
Un canal de paiement universel
Le géant des cartes de crédit Visa s’est déjà tourné vers la crypto-sphère depuis deux ans, nouant des relations avec plus de 50 crypto-sociétés, et allant même jusqu’à s’offrir un NFT « CyberPunk » en août dernier.
L’entreprise compte désormais aller plus loin, annonçant ce jeudi qu’elle souhaite développer un « canal de paiement universel » pour permettre d’effectuer des transactions entre plusieurs stablecoins et des monnaies numériques de banques centrales.
L’idée consiste à créer un équivalent, en monnaie numérique, de l’expérience actuelle des paiements internationaux – qui permet d’acheter un bien ou un service dans un pays étranger avec une carte de débit ou de crédit.
Les réseaux qui sont aujourd’hui gérés par les banques et les émetteurs de cartes de crédit s’appuient sur des monnaies nationales. En lançant son canal de paiement « universel », Visa souhaiter répliquer ce système en tirant profit de la technologie blockchain. L’entreprise est convaincue de la démocratisation, à terme, des stablecoins comme l’USDC, mais aussi de l’émergence de monnaies numériques de banques centrales – comme celle que prépare actuellement la Chine.
Pour cela, Visa pourrait s’appuyer sur Ethereum – alors qu’elle a déjà déployé un premier « smart contract » de paiement sur le « testnet » de sa blockchain, adossé à l’Ether à l’USDC.
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Une solution « de seconde couche » mêlant réseau traditionnel et blockchain
Dans un entretien accordé au site Decrypt, Catherine Gu, directrice produit de Visa pour les monnaies numériques de banques centrales, a donné plus d’informations sur la conception de ce nouveau canal de paiement.
La dirigeante a expliqué que l’initiative de Visa était assez similaire aux solutions « de seconde couche » actuellement développées sur les réseaux Bitcoin et Ethereum. Ces projets traitent les transactions sur une couche séparée de la blockchain, avant d’utiliser celle-ci pour les finaliser. Cette méthode permet aux utilisateurs de tirer profit du meilleur de deux mondes : les vitesses de transaction d’un réseau traditionnel et les enregistrements immuables et inviolables offerts par la technologie blockchain.
Catherine Gu a expliqué que, contrairement aux solutions de seconde couche comme le Lightning Network qui cherchent à aider le Bitcoin à « scaler », le canal de paiement universel de Visa se focalise sur la facilitation des échanges entre différentes monnaies. Pour cela, elle compte s’appuyer sur un type de « smart contract » baptisé « hashed timelock contract ». Déjà largement utilisé dans la crypto-sphère, il permet notamment de s’assurer que chaque partie respecte bien les termes fixés à l’avance dans le contrat.
Pour mener à bien son plan, Visa devra parvenir à persuader les entreprises et les gouvernements de consacrer des fonds pour développer des portefeuilles numériques compatibles avec son canal de paiement universel.
Le géant du paiement a toutefois précisé que ce dernier, qui a été élaboré dans un laboratoire de recherche universitaire de la Silicon Valley, n’en est encore qu’à ses prémices :
« Tout en poursuivant notre recherche, nous nous efforcerons de traduire nos idées en lignes de code », a expliqué Mme Gu dans un article présentant le projet.
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Que feront les gouvernements ?
L’annonce de Visa intervient alors que les stablecoins et les monnaies numériques de banques centrales font l’objet d’une attention croissante de la part des régulateurs du monde entier. Aux États-Unis, le gouvernement et la Réserve Fédérale devraient publier dans les prochains mois des rapports portant sur le rôle des stablecoins dans l’économie.
Si l’on peut penser que de nombreux gouvernements finiront par se tourner vers certaines formes de monnaies numériques, il est toujours difficile de savoir s’ils décideront d’intégrer des stablecoins conçus par des entreprises privées – comme l’USDC ou le Tether – ou s’ils suivront les pas de la Chine et n’autoriseront que des monnaies numériques d’État.
L’influence croissante de ces actifs soulève également la question de l’intégration de monnaies décentralisées comme le Bitcoin dans les calculs politiques des gouvernements.
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« Cela ressemble à une adoption institutionnelle »
Même si rien ne permet, pour l’instant, de s’assurer que ce canal de paiement de paiement sera adossé à Ethereum, cette annonce de Visa a suscité l’enthousiasme de Crypto-Twitter :
First Visa buys an NFT
Then they start building on $Eth
Sounds like institutional adoption
Slowly, then all at once pic.twitter.com/o738W1Xt8r
— Pentoshi Won’t Dm You. hates Dm’s. DM’s are scams (@Pentosh1) September 30, 2021
« Visa commence par acheter un NFT.
Puis ils commencent à développer sur Ethereum.
Cela ressemble à de l’adoption institutionnelle.
Doucement, puis tous en même temps ».
This week in #ethereum land :
– Visa is testing payment protocol on ETH
– Tik Tok launches NFTs on ETH
– Societe General planning to bring bonds to Maker DAO
– Twitter launching NFT verificationAnd some people are bearish on ETH, lol
— Lark Davis (@TheCryptoLark) October 1, 2021
« Cette semaine dans le monde d’Ethereum :
– Visa teste un protocole de paiement sur Ethereum
– TikTok lance des NFTs sur Ethereum [plus d’informations]
– La Société Générale souhaite amener des obligations sur Maker DAO
– Twitter lance la vérification de NFTs [plus d’informations]Et certains sont baissiers sur l’Ether, lol »