Le trader pseudonyme « PlanB » estime qu’il est peu probable que le record historique à 69 000 dollars du Bitcoin, enregistré en novembre, constitue le plus haut du cycle 2020–2024.
Le Bitcoin n’a pas dit son dernier mot. C’est en tout cas ce que pense PlanB, alors que le doute semble s’être emparé des crypto-marchés.
PlanB : 69 000 dollars n’était pas le « top » du Bitcoin pour 2020–2024
Historiquement, le mois de novembre constitue l’un des meilleurs mois du Bitcoin – et le début du cru 2021 n’a pas déçu. L’actif avait démarré ce mois à 60 000 dollars, avant d’atteindre moins de deux semaines plus tard un record historique à près de 69 000 dollars. La devise numérique de Satoshi Nakamoto avait ainsi enregistré une hausse de 140% depuis le début de l’année.
Mais la situation s’était rapidement retournée, alors que le BTC s’était retrouvé sous les 60 000 dollars à la fin novembre. Avant une nette dégradation la semaine dernière, qui avait conduit la première cryptomonnaie à retomber brièvement jusqu’à 42 000 dollars.
Lors de la rédaction de cet article, la première cryptomonnaie avait depuis retrouvé quelques couleurs. Elle s’échangeait à un peu plus de 49 000 dollars, en repli de 28% depuis son record du 10 novembre.
Pour certains observateurs, ce plus haut de 69 000 dollars constituerait le « top » du cycle actuel du Bitcoin – un « top » qui laisse traditionnellement place à une longue période de « bear market ».
Une telle vision des choses n’est pas du goût de « PlanB », l’analyste à l’origine du modèle de valorisation « Stock-to-Flow ». Dans un tweet publié ce vendredi, il a rappelé qu’un « bear market » typique impliquait une baisse de 80% par rapport au « top ». Ainsi, si 69 000 dollars représentait le plus haut du cycle actuel, cela signifierait que le Bitcoin devrait chuter jusqu’à 14 000 dollars au cours des prochains mois.
Pour PlanB, il est peu vraisemblable que la première cryptomonnaie replonge à un tel niveau. En effet, celui-ci se situerait à la fois sous le record historique du cycle précédent (20 000 dollars en décembre 2017) et sous la moyenne mobile sur 200 semaines (18 000 dollars) :
I don’t think $69K was the top for this halving cycle.
If $69K were the top, than a typical bear market ‑80% drawdown would bring the bottom to $14K .. below 2017 ATH ($20K) and below 200WMA ($18K). Nah, that has never happened and IMO will never happen. pic.twitter.com/HYo8Pb1E3F— PlanB (@100trillionUSD) December 10, 2021
« Cela ne s’est jamais produit auparavant, et je pense que cela ne se produira jamais ».
Un optimisme partagé par l’analyste @CryptoYurii. Samedi, il a publié un tweet dans lequel il reprenait la configuration « Three Peaks and the Domed House » de George Linsay pour prédire que le Bitcoin pourrait s’approcher des 140 000 dollars au début de l’année 2022, avant de replonger jusqu’à près de 30 000 dollars :
#Bitcoin Three Peaks and the Domed House🧐
The First Floor is not perfect but this pattern is in confluence with #BTC cycles and blow-off top theory.$BTC #Crypto #cryptocurrency pic.twitter.com/kq9eH8dhxF
— Yurii 🖍🤑✏️ (@CryptoYurii) December 11, 2021
Fin novembre, PlanB avait admis une « première erreur », indiquant que le BTC n’atteindrait probablement pas les 98 000 dollars à la fin du mois, comme l’avait prédit son « floor model » en juin :
Floor model $98K Nov close will probably be a first miss (after nailing Aug, Sep, Oct). S2F model not affected and indeed on track towards $100K. pic.twitter.com/QO3bRUoGo3
— PlanB (@100trillionUSD) November 25, 2021
Il estimait toutefois que le BTC était « toujours en route vers les 100 000 dollars ». Selon l’analyste, son modèle « Stock-to-Flow » – qui prédit un cours moyen de 100 000 dollars entre le 3ᵉ « halving » du Bitcoin (mai 2020) et son 4ᵉ « halving » (autour de mars 2024) – n’était pas invalidé.
- À lire également : Alors que le Bitcoin traverse une période d’incertitude, peut-on espérer une reprise de la hausse du BTC début 2022 ?
Bitcoin : une situation radicalement différente en 2021
Après un record historique à environ 20 000 dollars en décembre 2017, le Bitcoin était entré dans une longue période de « bear market », jusqu’à un plus bas à moins de 3 250 dollars en décembre 2018 – soit une baisse de près de 84%.
L’actif numérique avait enregistré une baisse similaire après son record de décembre 2013, passant de 1 111 à 189 dollars en janvier 2015.
Mais continuera-t-il, à l’avenir, à enregistrer des chutes aussi importantes ?
Dans une étude publiée en octobre, Dan Morehead, PDG de la société d’investissement Pantera Capital, indiquait que les prochains « bear markets » devraient être, selon lui, « moins intenses » :
« Je l’explique depuis longtemps : au fur et à mesure que les marchés deviennent plus importants, prennent plus de valeur et deviennent plus “institutionnels”, l’amplitude de ces mouvements devient plus modérée ».
En effet, la situation d’aujourd’hui semble bien différente de celle de 2017. À l’époque, de grandes sociétés comme Tesla, Square (désormais Block) et MicroStrategy n’avaient pas misé plusieurs milliards de dollars dans l’actif numérique afin de le placer dans leur trésorerie. Il n’existait pas non plus d’ETFs adossés à des contrats à terme sur le Bitcoin, comme ceux qui ont été lancés il y a quelques semaines sur les bourses américaines.
En 2017, un nombre très restreint de grandes institutions s’étaient tournées vers la crypto-sphère – alors que leur nombre ne cesse désormais d’augmenter. Aucun pays n’avait fait du BTC sa monnaie officielle et aucune banque n’avait décidé d’offrir des crypto-services.
Enfin, notons que la flambée de 2017 avait été principalement suscitée par des épargnants, dont beaucoup avaient peur de passer à côté d’un actif dont l’appréciation semblait ne jamais prendre fin. Désormais, il semblerait que ce soient les investisseurs institutionnels, les grandes entreprises et même certaines banques qui constituent le moteur principal des crypto-marchés.